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Gabon : Quand les cabinets des « ex » ministres défient l’intérim et l’action du gouvernement

Gabon : Quand les cabinets des « ex » ministres défient l’intérim et l’action du gouvernement
Gabon : Quand les cabinets des « ex » ministres défient l’intérim et l’action du gouvernement © 2025 D.R./Info241

Depuis l’éviction, le 14 novembre, de 18 ministres élus députés, leurs cabinets restés en fonction feraient de la résistance. C’est l’information alarmante livrée hier soir par le communiqué final du Conseil des ministres présidé par Brice Clotaire Oligui Nguema. Ainsi donc, « Il a été constaté, de manière récurrente, que certains cabinets de ministres sortants s’abstiennent de transmettre les dossiers en leur possession, invoquant le retour de leurs titulaires  », souligne le communiqué ayant sanctionné les travaux.

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Une situation cocasse pour le gouvernement Oligui Nguema I, réduit à 13 ministres pour gérer l’action gouvernementale, alors que le nouveau gouvernement se fait toujours attendre. La faute donc à Oligui Nguema lui-même ou aux 18 ministres démissionnaires qui font entendre à qui veut l’entendre que, bien que poussés à la démission par leur patron Oligui Nguema, celui-ci pourrait les ramener aux affaires. Une preuve, s’il en fallait, que ces élus du peuple, pourtant auréolés par l’onction de député, se refusent à vivre paisiblement leur vie de députés.

Le soupçon d’un attachement au pouvoir

La course aux législatives n’aurait ainsi été qu’un moyen de légitimer leur présence au gouvernement, où l’argent et les avantages coulent à n’en plus finir. Face à cette situation, Oligui Nguema, encore lui, est obligé de s’y coller pour ramener de l’ordre dans sa propre administration minée par ces attitudes de rétention administratives antirépublicaines. « En conséquence, il a ordonné la cessation immédiate de ces pratiques, afin d’assurer la régularité du fonctionnement des services publics et la bonne marche de l’action gouvernementale  », ajoute le communiqué final du Conseil des ministres.

Les ministres au cours du conseil d’hier

Un malaise qui montre bien que les 18 députés rêvent toujours de leurs maroquineries au gouvernement, au point d’indiquer à leurs anciens collaborateurs de ne pas tout transmettre aux intérimaires censés ne pas tout fouiller dans leurs actions. Comme s’ils avaient finalement un titre foncier sur ces ministères et que la cohésion de l’action gouvernementale pouvait attendre. À moins que les ministres aient laissé des casseroles qu’ils ne souhaitent pas voir tomber entre les mains d’autres ministres curieux, qui pourraient engager contre eux des actions judiciaires ou disciplinaires.

Un ultimatum présidentiel

En attendant, le patron Oligui Nguema a grondé : ils doivent livrer tous les dossiers aux intérimaires. Espérons qu’ils entendront cette fois raison. Cet épisode met en lumière la fragilité des transitions internes lorsque l’autorité politique tarde à se stabiliser. La rétention de dossiers, si elle se confirmait à grande échelle, risquerait de désorganiser le suivi des projets et la gestion courante. Elle pourrait aussi alimenter une méfiance durable entre les équipes sortantes et les responsables intérimaires. Le rappel présidentiel vise donc autant à rétablir l’ordre qu’à prévenir une extension du blocage.

La suite dépendra de la capacité des administrations concernées à exécuter rapidement la consigne présidentielle. Une clarification sur la recomposition gouvernementale attendue pourrait également réduire les spéculations internes. En attendant, le message officiel est sans ambiguïté : l’intérim a pleine valeur d’autorité et ne peut être considéré comme une parenthèse. La continuité de l’État ne saurait être suspendue à l’hypothèse d’un retour politique.

@info241.com
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