Zadié : L’agriculture et l’apiculture comme remparts contre la criminalité environnementale
Une mission stratégique du Réseau des défenseurs environnementaux contre la criminalité transnationale dans les forêts du bassin du Congo a sillonné le département de la Zadié (Ogooué-Ivindo,nord est du Gabon) du 30 novembre au 3 décembre dernier, a constaté Info241. L’objectif : valider avec les populations locales des projets agricoles et apicoles pour offrir une alternative économique crédible aux trafics illégaux qui menacent la forêt.
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Une alternative économique vitale
C’est une démarche de terrain concrète qui vient de s’achever dans le nord-est du Gabon. Conduite par le coordinateur Benjamin Evine Binet, l’équipe du Réseau s’est rendue successivement dans les villages de Zoula, Imbong, Etsélé-Endounga et Ekata. Le but de cette tournée était de confirmer, en concertation directe avec les leaders communautaires, la mise en place d’Activités génératrices de revenus (AGR).
Des riverains rencontrés au cours de cette tournée
La philosophie du projet est claire : pour protéger la forêt, il faut réduire la dépendance économique des habitants aux flux financiers illégaux. Trop souvent, la précarité pousse les populations à collaborer avec les réseaux de criminalité environnementale (exploitation minière, forestière ou braconnage d’espèces protégées). « Si les communautés disposent de revenus issus de l’agriculture ou de l’apiculture, elles pourront tourner le dos aux financements illégaux », résume avec conviction Benjamin Evine Binet.
Des hectares de cultures validés
Les échanges, portés sur les coûts, la nature des activités et les modalités de financement, ont abouti à un consensus total. Au final, cinq projets agricoles et deux projets d’apiculture ont été entérinés.
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La répartition des surfaces cultivables a été arrêtée comme suit :
Zoula : 4 hectares de plantations.
Imbong et Ekata : 4 hectares.
Etsélé-Endounga : 2 hectares.
L’ambition est de relancer la production de vivres locaux tels que le manioc, la banane, le taro et l’ananas. « Les communautés pourront produire suffisamment pour alimenter les marchés et tirer un revenu décent de leur travail », explique le coordinateur, satisfait que les propositions initiales aient été maintenues.
Cap sur la mise en œuvre dès février
Le calendrier est désormais fixé. Après cette phase de validation financière, le projet va entrer dans sa phase opérationnelle très rapidement. Dans les deux prochaines semaines, le Réseau procédera à la distribution du matériel agricole nécessaire aux travaux de défrichement (machettes, houes, haches, limes). Les premières mises en terre sont programmées entre la mi-février et la fin février, marquant le début d’un nouveau cycle économique pour ces villages.
Ce projet transfrontalier, qui concerne le Gabon, le Cameroun et la RDC, bénéficie du soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères via le Fonds Équipe France (FEF-OSC). Il vise spécifiquement à soutenir les communautés autochtones, et en particulier les femmes, par le financement de moyens de subsistance durables.
@info241.com
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