Front social

INFASS : les étudiants en grève pour 6 mois de bourses impayées, un énième paradoxe

INFASS : les étudiants en grève pour 6 mois de bourses impayées, un énième paradoxe
INFASS : les étudiants en grève pour 6 mois de bourses impayées, un énième paradoxe © 2025 D.R./Info241

Depuis le lundi 24 novembre 2025, les étudiants de l’Institut national de formation d’action sanitaire et sociale (INFASS) de Libreville observent un mouvement de grève devant l’entrée principale de leur école. Rassemblés non loin du siège du Programme national de lutte contre le VIH/Sida, ils dénoncent le non-paiement de six mois de bourses, une situation qu’ils jugent insoutenable. Leur mobilisation, calme mais résolue, attire chaque jour davantage l’attention des passants et des riverains.

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Pour nombre de ces apprenants, la situation dépasse largement la simple difficulté budgétaire. Beaucoup d’étudiants louent des logements à Libreville, parfois à des coûts élevés, tandis que d’autres arrivent de l’intérieur du pays avec peu de ressources. « Nous avons des besoins vitaux. Comment survivre à Libreville quand notre seule source de subsistance n’a pas été versée depuis deux trimestres ? », s’interroge un étudiant, visiblement éprouvé par des mois d’incertitude. L’absence de bourse met en péril leur quotidien, leurs études et parfois leur santé.

Un dialogue rompu, une colère qui s’exprime

Avant d’en arriver à cette grève ouverte, les étudiants avaient tenté la voie du dialogue. Un préavis avait été déposé auprès de la Direction de la formation initiale de l’INFASS, et des discussions avaient été entamées dans l’espoir de trouver une solution. Mais ces échanges n’ont débouché sur aucune avancée concrète. Face à ce silence administratif, les apprenants ont décidé d’exprimer publiquement leur exaspération, estimant ne plus disposer d’aucun autre recours.

L’ambiance au 2e jour de grève hier

Les tentatives de la presse pour obtenir la version de l’administration n’ont pas été concluantes. Un responsable de l’établissement, approché dans l’enceinte de l’école, a décliné toute réponse au motif qu’il n’était pas mandaté pour communiquer. Ce refus ajoute un sentiment d’incompréhension chez les étudiants, qui espéraient une prise de parole clarifiant la situation. L’absence de communication institutionnelle renforce leur frustration et alimente les inquiétudes.

Un test pour la Ve République et pour le service public

Cette grève intervient dans un contexte politique où la Ve République est censée marquer un retour à une gouvernance modernisée et à un service public plus efficace. Pourtant, pour ces étudiants en formation sanitaire et sociale – futurs acteurs essentiels du pays – la réalité semble en décalage avec les promesses nationales. Leur situation met en lumière les fragilités persistantes du système de gestion des bourses, pourtant vital pour nombre d’apprenants.

En maintenant leur mouvement, les étudiants de l’INFASS souhaitent non seulement obtenir le versement immédiat de leurs arriérés, mais aussi rappeler que la bourse n’est pas un avantage, mais un droit nécessaire pour étudier dans des conditions dignes. Leur mobilisation devient ainsi un symbole : celui d’une jeunesse consciente de ses besoins, déterminée à se faire entendre et résolue à défendre son avenir face à un système qui, pour l’heure, ne répond pas à ses attentes.

@info241.com
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