Fauchée et dans le rouge, la SEEG somme ses clients de régler leurs arriérés avant le 6 décembre
La situation financière de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) serait dans le rouge au point de sortir le bâton contre ses clients. Dans un communiqué parvenu ce samedi à la rédaction d’Info241, la société publique d’énergie presse désormais ses mauvais payeurs, particuliers comme entreprises, à s’acquitter de leurs arriérés de factures avant le 6 décembre, date fixée comme ultime échéance. Un signal d’alerte qui intervient alors que la qualité de distribution de l’eau et de l’électricité ne cesse de se dégrader dans plusieurs villes du pays.
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Malgré son engagement affiché à garantir la continuité du service public, la SEEG indique que la hausse constante de la demande, couplée aux impayés massifs, la place en situation critique. L’entreprise affirme que ces retards de paiement bloquent des interventions vitales sur les réseaux, déjà fragilisés par des incidents répétés. Depuis plusieurs mois, les usagers subissent des coupures imprévues, des pannes prolongées et des difficultés d’approvisionnement qui alimentent un climat de méfiance croissante.
Un ultimatum fixé au 6 décembre
Dans son communiqué, la direction rappelle que les abonnés disposent d’un délai strict pour régulariser leur situation. Au-delà du 6 décembre, la SEEG se réserve le droit d’engager l’ensemble des voies légales pour recouvrer les sommes dues. Une mesure que beaucoup redoutent, alors que les familles et les entreprises font déjà face à des services jugés instables et imprévisibles. Plusieurs abonnés, notamment sur les réseaux sociaux, dénoncent une demande perçue comme paradoxale : payer davantage pour un service qui, selon eux, ne s’améliore pas.
Pour faciliter les règlements, la SEEG indique que les paiements sont possibles dans ses agences de La Peyrie, du Siège et du Serena Mall pour Libreville, ainsi que dans les agences principales des chefs-lieux de province aux horaires habituelles. Elle affirme vouloir éviter d’en arriver à des mesures coercitives, mais insiste sur la nécessité pour chacun de contribuer à la stabilité du réseau national. L’entreprise en appelle ainsi au sens civique et à la « responsabilité citoyenne » de ses abonnés.
Entre pénurie de trésorerie et défiance des usagers
Ce nouvel appel rappelle l’ampleur des difficultés rencontrées par la société, alors même que les incidents techniques se multiplient. Ces dernières semaines, un câble souterrain défectueux à Owendo, des surcharges du réseau à Port-Gentil ou encore des pannes localisées à Franceville ont exposé la fragilité des infrastructures. Dans plusieurs quartiers, les habitants évoquent des coupures quotidiennes, parfois sans préavis, qui perturbent la vie domestique et les activités économiques.
Pour de nombreux ménages, la situation devient difficilement tenable. Entre factures en hausse, interruptions récurrentes et absence de solutions durables visibles, la confiance envers la SEEG s’érode. L’entreprise assure pourtant que la régularisation des arriérés constitue un passage obligé pour rétablir une qualité de service acceptable. Mais la question centrale demeure : les abonnés seront-ils prêts à payer davantage tant que les problèmes structurels de la société ne seront pas résolus ?
@info241.com
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