Guinée-Bissau : Le président sortant renversé par un cinquième coup d’État

Les militaires bissau-guinéens ont annoncé mercredi avoir pris le “contrôle total” du pays, quelques jours après les élections générales du 23 novembre. Dans une déclaration relayée par la presse locale, ils affirment avoir destitué le président Umaro Sissoco Embaló, suspendu le processus électoral, fermé les institutions démocratiques, les frontières ainsi que l’espace aérien, et instauré un couvre-feu. Le chef de l’État sortant, qui briguait un nouveau mandat, a été arrêté puis emprisonné, tout en étant “bien traité” selon les putschistes.

Le nouvel état-major justifie sa prise de pouvoir par la “nécessité de garantir la sécurité nationale”, évoquant la découverte d’un prétendu “plan de déstabilisation impliquant des barons locaux de la drogue”. Cette version des faits reste pour l’heure impossible à confirmer indépendamment. Le pays, déjà fragilisé par des décennies d’instabilité politique, tente de comprendre les motivations réelles du coup de force tandis que la communauté internationale réagit avec prudence.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé l’ensemble des acteurs à “faire preuve de retenue” et à respecter l’État de droit. Ce nouvel épisode marque le cinquième coup d’État en Guinée-Bissau depuis l’indépendance en 1974, confirmant la persistance d’une fragilité institutionnelle chronique dans l’un des États les plus instables d’Afrique de l’Ouest.