Woleu-Ntem : Le taux de prévalence au VIH/Sida déjà parmi les plus élevés du Gabon

À Oyem, la cérémonie officielle a été coordonnée par le Programme multisectoriel de lutte contre le Sida (PMLS) du Woleu-Ntem, en présence des autorités provinciales. Les messages diffusés ont insisté sur l’urgence sanitaire que traverse la région, où la pandémie progresse malgré les efforts de prévention et de dépistage.

  Des chiffres qui interpellent : plus de 4 000 personnes vivent avec le VIH

Les données présentées par les responsables sanitaires dressent un tableau alarmant. Avec une prévalence de 3,5 % , le VIH/Sida touche plus de 4 000 personnes dans le Woleu-Ntem. Un chiffre particulièrement préoccupant dans une province où le poids démographique reste relativement faible.

Une vue des officiels

La coordinatrice provinciale du PMLS, Solange Ella Bengone, a insisté sur l’importance d’une prise de conscience citoyenne : « Malgré les efforts consentis par le pays, qui finance à 90 à 95 % la lutte et assure la gratuité des ARV à toute personne vivant avec le VIH sur le territoire national, les défis restent immenses » , a-t-elle rappelé.

  Des centaines d’orphelins et une dynamique toujours fragile

Les données révèlent également un phénomène social ignoré : du fait du décès de leurs parents, de nombreux enfants de moins de 15 ans sont devenus orphelins du VIH/Sida dans la province. Ces mineurs vulnérables nécessitent un accompagnement renforcé alors que les dispositifs communautaires peinent déjà à couvrir l’ensemble des besoins.

L’opération de dépistage volontaire

Sur le plan clinique, les centres de traitement enregistrent une légère décrue. Le Centre de traitement ambulatoire (CTA) d’Oyem a recensé 275 nouveaux cas en 2024 , contre 251 en 2025 , soit une baisse de 24 cas. Une évolution jugée encourageante, mais insuffisante pour inverser la tendance à l’échelle de la province.

  Appel à une mobilisation collective renforcée

Les autorités sanitaires rappellent que les jeunes, les femmes et les enfants restent les catégories les plus exposées, et appellent à un renforcement immédiat de la prévention, du dépistage et de l’accompagnement communautaire. La coordination provinciale du PMLS, le CTA d’Oyem et l’ensemble des acteurs de lutte estiment ne plus pouvoir rester indifférents face à l’ampleur de l’épidémie.

Les activités de dépistage organisées pour la Journée mondiale ont rencontré une forte participation, signe que la population demeure sensible aux enjeux. Néanmoins, les responsables insistent sur la nécessité pour chaque citoyen d’adopter des comportements responsables afin de freiner la progression du virus.

  Un défi sanitaire, social et financier

Dans un contexte où l’aide internationale au VIH/Sida diminue, la riposte repose désormais largement sur les finances nationales et l’engagement local. Les perturbations dans l’approvisionnement, la réduction des financements extérieurs et l’épuisement des équipes de terrain pourraient compromettre les avancées obtenues ces dernières années.

Pour les autorités du Woleu-Ntem, l’objectif est clair : intensifier les campagnes dans les écoles, renforcer la prévention chez les adolescents et stabiliser l’accès aux antirétroviraux pour éviter toute rupture de prise en charge. Le message martelé pendant cette commémoration est sans appel : seule une mobilisation collective permettra de contenir la progression du VIH dans la province.