Port-Gentil : La grève à l’hôpital de N’tchengué levée après une promesse d’enveloppe de 300 millions
Après plusieurs jours de tension et de paralysie partielle des services, le personnel médical et paramédical de l’hôpital régional de N’tchengué a décidé, à l’issue d’une assemblée générale tenue ce jeudi 6 novembre, de suspendre son mouvement de grève. Cette décision est intervenue à la suite de longues heures de discussions entre les représentants syndicaux du SYNAPS et du SYMEFOGA, la direction générale de l’établissement et la gouverneure de l’Ogooué-Maritime, mobilisée pour trouver une issue à la crise.
À l’origine du mouvement, plusieurs revendications majeures : la revalorisation des primes de garde, le paiement des quotes-parts de la CNAMGS en retard, la dégradation des conditions de travail dans certains services jugés essentiels, ainsi que la nécessité de relever le plateau technique. « Les discussions ont permis d’obtenir des garanties de la part des autorités, notamment sur le paiement progressif des arriérés de primes. Une enveloppe de 300 millions de francs CFA est destinée au CHR de Port-Gentil, payable en plusieurs échéances », a reconnu Gildas Akame, représentant du SYNAPS.
Une médiation salutaire
Face aux revendications, la direction générale de l’hôpital a admis l’existence de difficultés administratives tout en appelant les agents à la responsabilité et au dialogue. « Notre priorité est de garantir la continuité du service public hospitalier tout en veillant au bien-être de notre personnel », a déclaré le directeur de l’établissement, le Dr Jonas Mboumba, évoquant des lenteurs budgétaires indépendantes de la volonté locale.
La médiation conduite par la gouverneure de l’Ogooué-Maritime s’est révélée décisive. Après plusieurs séances de travail, la première autorité locale a annoncé la mise en œuvre de mesures administratives et financières en cours, visant à régulariser progressivement les primes impayées et à renforcer l’approvisionnement en matériel médical au cours des prochains mois.
Un retour progressif à la normale
À la suite de ces engagements, les syndicats ont appelé leurs membres à reprendre le travail dans un climat d’apaisement et de vigilance. « Nous avons obtenu des engagements concrets, mais nous restons attentifs à leur mise en œuvre. Nous attendons 300 millions de FCFA de la CNAMGS versés en plusieurs coupures. Si d’ici là rien ne bouge, nous reprendrons le mouvement », a averti le porte-parole du SYNAPS.
Depuis, les services de l’hôpital reprennent progressivement leurs activités : la maternité a relancé les accouchements, le laboratoire a rouvert ses analyses et les urgences accueillent de nouveau des patients. Ces derniers, nombreux à avoir subi les effets de la grève, ont exprimé un réel soulagement. « C’est une bonne nouvelle. J’étais inquiet pour ma mère hospitalisée, mais les soins reprennent normalement », confie Adèle Nyngone, rencontrée sur place.
Un équilibre encore fragile
La suspension du mouvement apparaît comme une victoire partielle pour le personnel et un sursis pour la direction, qui devra désormais tenir ses promesses. Dans un contexte marqué par les tensions sociales dans le secteur de la santé, l’épisode de N’tchengué rappelle l’urgence de réformes structurelles et d’une meilleure gouvernance hospitalière.
Les prochains jours seront déterminants pour mesurer la sincérité des engagements pris. Entre attentes salariales et impératif de continuité du service public, le CHR de Port-Gentil se retrouve à la croisée des chemins, symbole d’un système de santé encore fragile mais porté par une volonté de dialogue retrouvée.
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