Tournée républicaine : Ali Bongo serait-il en campagne avant l’heure de la présidentielle ?

Ce n’est un secret pour personne, Ali Bongo brule d’envie de rempiler pour un 3e mandat à la tête du Gabon après 14 ans de règne et de nombreuses promesses non tenues cachées volontiers sous le tapis de la République. Si l’émergence promise à l’horizon 2025 a été jetée aux oubliettes, réalisme oblige, Ali Bongo qui a été victime d’un accident vasculaire cérébrale en octobre 2018, a été privé de 5 années de vitalité politique avec son peuple.

Owendo dit oui à Ya Ali", l’un des messages très « républicain » de cette tournée

C’est donc pour renouer le fil du contact avec ses futurs électeurs et démontrer qu’il a encore une carte politique à jouer, qu’il a initié d’abord timidement l’année dernière cette fameuse tournée républicaine. Comme un phénix qui renait difficilement de ses cendres après un second mandat obscurci par la maladie et les 5 années de séquelles de convalescence vécues en confinement presque total au palais présidentiel, Ali Bongo is back !

Une tournée pour qui pose tout de même problème car déclenchée à quelques mois de la présidentielle où il doit se justifier de 14 années de règne sans partage. Ce, alors qu’Ali Bongo a été cloitré depuis 2018 dans ses appartements présidentiels, reconfigurant les cérémonies officielles au rythme de sa convalescence post-AVC. Une vie présidentielle en mode indisponibilité totale qui a duré 5 ans, de l’aveu lui-même d’Ali Bongo, qui a été coupé du contact avec les populations qu’il dirigeait pourtant avec dextérité.

Une autre banderole très « républicaine » et surtout pas électorale retrouvée au cours d’une précédente étape

Une tournée donc où l’on pouvait lire plusieurs messages très tendancieux comme « Lambaréné avec Ali » ou plus dernièrement sur des tee-shirts « Ya Ali, Akanda vous dit oui ! ». Des slogans très explicites et très électoraux pour une tournée où officiellement Ali Bongo est le président de tous, au-delà des enjeux partisans ou encore des ambitions personnelles politiques. Car cette tournée est bien financée par le contribuable donc par l’argent public.

Il faut donc que la République soit respectée par ceux qui les incarnent actuellement et que le terme « républicain » retrouve enfin son sens premier dans un pays dirigé depuis 55 ans par le même parti, la même famille, le même régime qui tente toujours de se départir de ses vieux démons hérités de l’époque du parti unique qui a duré 22 ans où seul le Parti démocratique gabonais et son dirigeant savait seul droit de cité en politique.