Mise en garde

Internet par satellite : le Gabon déclare la guerre à Starlink et menace de prison ses utilisateurs

Internet par satellite : le Gabon déclare la guerre à Starlink et menace de prison ses utilisateurs
Internet par satellite : le Gabon déclare la guerre à Starlink et menace de prison ses utilisateurs © 2025 D.R./Info241

L’information a failli passer inaperçue. Le ton monte d’un cran depuis plusieurs jours entre les autorités gabonaises et le géant américain des télécommunications par satellite, Starlink. Dans un communiqué publié ce 24 octobre, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a dénoncé la commercialisation et l’utilisation illégales des équipements de la société sur le territoire national, en l’absence de toute autorisation officielle.

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L’ARCEP constate « la commercialisation et l’exploitation illicites des équipements du fournisseur d’accès Internet par satellite Starlink » et rappelle que le service « ne dispose à ce jour d’aucune autorisation lui permettant de fournir des services Internet en République gabonaise  ». En conséquence, toute installation, utilisation ou vente du matériel est désormais considérée comme illégale et passible de sanctions pécuniaires et pénales, incluant la saisie des équipements.

Des utilisateurs dans le viseur du régulateur

Cette mise au point s’adresse non seulement aux revendeurs mais aussi aux particuliers qui auraient déjà acquis les kits Starlink. Le régulateur invite instamment la population à éviter d’acheter ou d’utiliser ces équipements et à se tourner vers des opérateurs agréés. Il met également en garde contre toute publicité mensongère ou revente de produits non homologués.

Le communiqué du régulateur

Des contrôles renforcés seront menés sur tout le territoire, prévient l’ARCEP, afin de garantir « le strict respect de la réglementation en vigueur », prévient de le président du conseil de régulation Celestin Kadjidja dans son communiqué de mise en garde. Pour les contrevenants, les peines pourraient aller jusqu’à l’emprisonnement, selon les textes nationaux sur les communications électroniques.

Starlink, un espoir technologique sous embargo

Créé par SpaceX, le groupe d’Elon Musk, Starlink fournit une connexion Internet haut débit grâce à une constellation de milliers de satellites en orbite basse. Son atout majeur : offrir une couverture fiable dans les zones rurales ou enclavées, là où les réseaux terrestres sont défaillants. Déjà opérationnel dans plusieurs pays africains – notamment le Nigeria, le Rwanda et le Kenya –, le service attire un nombre croissant d’utilisateurs séduits par sa rapidité et sa stabilité.

Mais au Gabon, le rêve numérique tourne court. Sans licence ni homologation délivrée par l’ARCEP, l’entreprise américaine se retrouve dans l’illégalité. Pour le régulateur, cette fermeté vise avant tout à protéger la souveraineté numérique du pays et à encadrer l’entrée des acteurs étrangers dans le secteur stratégique des télécommunications.

En plaçant Starlink et ses utilisateurs dans son viseur, le Gabon trace une ligne rouge claire : aucun service de connectivité étrangère ne peut opérer hors du cadre légal national. Une décision lourde de conséquences dans un pays où l’accès à Internet demeure un enjeu majeur de développement et de souveraineté.

@info241.com
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