Déclaration de politique générale : Les 12 engagements de Bilie-By-Nzé pour le Gabon
Le Premier ministre gabonais Alain-Claude Bilie-By-Nzé a fait face ce mardi matin aux députés de l’Assemblée nationale. Si sa déclaration de politique générale n’avait aucune chance de ne pas recueillir la confiance des députés, il a dévoilé les 12 engagements du gouvernement qu’il dirige depuis le 9 janvier. Parmi eux la route, la lutte contre la vie chère, la sécurité, le retour de la carte d’identité nationale, la diplomatie, le chômage, la formation et l’éducation.
Alain-Claude Bilie-By-Nzé qui s’est vanté d’avoir fait le tour des 9 provinces que compte le Gabon, a fixé le cap de sa feuille de route gouvernementale devant la représentation nationale du pays. L’ancien ministre de l’Energie, a dit que son gouvernement allait « s’attaquer sans délai aux préoccupations majeures qui nous ont été exprimées par les populations gabonaises » recueillies lors de son tour du pays. D’où les 12 engagements pris devant les députés.
Vie chère et route
Le tout premier d’entre eux est la lutte contre la vie chère. Il a promis des « mesures urgentes pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages ». Parmi elles, la lutte contre la parafiscalité et les prélèvements non prévus par la loi des finances qui ont été créés par des textes réglementaires, au niveau central, déconcentré ou décentralisé de l’Etat. D’autres réflexions seront menées lors des assises nationales contre la vie chère prévues en mars prochain.
Le second engagement concerne le piteux état du réseau routier national. « Il est urgent d’assurer la réhabilitation du réseau routier en terre, car son état de forte dégradation actuelle constitue une entrave à la liberté de mouvement des populations, autant qu’elle constitue un goulot d’étranglement pour la circulation des biens », a lucidement laissé entendre le nouveau locataire du 2-Décembre. Il a promis un programme d’urgence en vue de la reprise, sans délai, des travaux d’entretien des routes en terre.
L’eau, l’énergie et la santé
Vient ensuite l’eau et l’énergie, un de ses derniers départements ministériels. Il a promis améliorer l’accès à l’eau et à l’électricité du pays via 3 programmes : le programme intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement de Libreville (PIAEPAL doté de 77 milliards de francs CFA pour le Grand Libreville), le Programme d’accès aux services de base en milieu rural (PASMIR, de 35 milliards de francs CFA sur l’ensemble du territoire) et les projets prioritaires sur l’ensemble du territoire d’un montant global de 11 milliards de francs CFA.
Le 4e engagement pris est la santé. Alain-Claude Bilie-By-Nzé a promis l’amélioration de l’offre de soins avec l’opérationnalisation des régions et départements sanitaires, la construction de l’Institut de maladies infectieuses d’Owendo, des hôpitaux de la Peyrie, de Nzeng-ayong, de Ntoum et d’un centre opérationnel d’urgences de santé publique. Mais aussi, de meilleurs plateaux techniques et la réouverture des Ecoles provinciales de formation et d’action sanitaire et sociale (EPFASS) de Mouila et de Makokou et le lancement du concours de l’INFASS.
Les affaires sociales et l’emploi
Son 5e engagement concerne les affaires sociales. Il a promis l’amélioration de la prise en charge des personnes vulnérables et la protection des droits de la femme. Il notamment annoncé dès mars, un programme d’aide aux activités génératrices de revenus pour les Gabonais économiquement Faibles, afin de les aider à mieux faire face à l’impact de la Covid-19 sur leurs activités. Mais aussi l’intensification de la mise en œuvre du programme Gabon-Egalité.
Alain-Claude Bilie-By-Nzé veut également lutter pour l’emploi dans le pays. Il a annoncé que « l’octroi des autorisations de travail de la main d’œuvre étrangère sera dorénavant subordonné à l’obligation légitime de recruter des nationaux dans le cadre des programmes d’accompagnement à l’emploi, afin de favoriser la formation et l’insertion professionnelle des Gabonais ». En plus des nombreuses reformes déjà engagées concernant le Code du travail et de l’Office national de l’emploi (ONE) devenu le Pôle national de promotion de l’emploi (PNPE).
L’éducation, la formation et le conflit homme-faune
Le 7e engagement concerne l’éducation et la formation. Il a promis 20 000 places supplémentaires dans les écoles et collèges du pays d’ici la fin de l’année 2023. Mais aussi l’ouverture de nouveaux centres de formation professionnelle, notamment celui de Tchengué, et la finalisation de la construction des universités de Port-Gentil et du Cap Estérias. Il n’oublie pas la situation « plus que préoccupante » de l’Université Omar Bongo et de l’Université des sciences et techniques de Masuku qui « méritent en effet toute l’attention du Gouvernement ».
Concernant le conflit homme-faune, il a martelé que « les nombreuses rencontres tenues au plan provincial aussi bien qu’au plan national ont arrêté un panier de solutions avec entre autres, la pose de barrières collectives et individuelles quand c’est possible, des battues administratives sous conditions, et l’indemnisation des victimes ou de leurs ayants droit ». Mais surtout que « la vie des gabonais compte plus que tout et est au-dessus de toute autre considération ». Il a promis de procéder à l’indemnisation des victimes d’ici à la fin du mois de mars 2023.
Elections, CNIE, insécurité, justice et relations avec les institutions
Le 9e engagement réside dans les 3 élections élections à venir, la délivrance de la carte nationale d’identité électronique (CNIE) dans les semaines prochaines, l’insécurité et la justice. Il a rappelé la tenue d’une concertation politique en vue de la tenue des 3 scrutins qu’organisera le pays cette année, la mise en place du CGE et la nécessité d’apaiser le climat politique. Il a promis un engagement quotidien des forces de sécurité pour un maillage efficace du territoire national et la poursuite des réformes juridiques et institutionnelles.
Pour ce qui est des relations avec les institutions, Alain-Claude Bilie-By-Nzé a prévu de les fluidifier et de les renforcer. Il a promis un dialogue permanent avec le Parlement en vue d’améliorer le rythme de production de nos lois et leur qualité. Mais aussi, améliorer les relations entre le Gouvernement et les autres acteurs de la vie de la Nation, les partis politiques de la majorité comme de l’opposition, les syndicats, les organisations de la société civile, les acteurs religieux et les acteurs culturels. Très croyant, il a annoncé l’institution d’une journée de prière pour la Nation.
La décentralisation et la diplomatie
Le 11e engagement de son gouvernement concerne l’éternel projet de la décentralisation des pouvoirs de l’Etat. Il a promis de la rendre effective après plusieurs décennies d’atermoiement. « Nous allons accélérer le transfert des compétences de l’Etat aux collectivités locales et nous mettrons en œuvre le fonds de péréquation des collectivités locales », a-t-il indiqué. Une Conférence des Territoires placée sous l’autorité du président de la République devrait prochainement voir le jour. Il regroupera outre les élus, des personnels de commandement et certains auxiliaires et chefs coutumiers.
Le dernier engagement est la diplomatie. Il a indiqué que le Gabon allait continuer à marquer sa présence sur la scène internationale afin de la rendre sa voix davantage audible et crédible. Il a rappelé que le pays prendra les rênes de la CEEAC dès le 25 février prochain et la tenue à Libreville du One Forest Summit les 1er et 2 mars prochains. Mais aussi de renforcer la protection consulaire des Gabonais de l’étranger et des mécanismes d’insertion professionnelle et d’accompagnement à l’investissement à leur endroit.
@info241.com