Les avocats de l’opposant Nicolas Nguema dénoncent son arrestation « politique »
C’est à la faveur d’une conférence de presse animée ce lundi à Libreville que les avocats Jean Paul Moumbembé et Anges Kévin Nzigou ont dénoncé la détention arbitraire de Nicolas Nguema. Cet analyste financier et opposant au régime d’Ali Bongo a été interpellé depuis le 4 décembre par les agents du B2, la police militaire rattachée à la Présidence gabonaise.
Selon Anges Kevin Nzigou, son client Nicolas Nguema est accusé d’avoir détourné la barge appartenant au groupement Italien Santullo. L’opposant aurait vendu un bien saisi par la justice. Il a été présenté devant le parquet le 9 décembre, 5 jours après sa garde à vue avant d’être de nouveau renvoyé dans les geôles du B2 où il devrait être réentendu à nouveau ce lundi 14 décembre 2020.
Une détention politique
Cela fait ainsi 11 jours que leur client est en garde à vue au B2 précise, Me Anges Kevin Nzigou. Cette procédure n’est pas donc plus conforme à la législation. Les avocats affirment au passage que cette affaire est purement et simplement, une affaire politique. Nicolas Nguema et son avocat Nzigou faisant partie du collectif citoyen Appel à agir qui appelle à faire reconnaitre l’incapacité d’Ali Bongo à la fonction présidentielle en raison de ses ennuis de santé.
"Nicolas est le porteur et mandataire du groupement Santullo. Ce qui l’autorisait a porté certaines affaires pour le compte du groupement Santullo. Dans le cadre de ces affaires, il était autorisé à vendre la barge qui se trouvait à Kango", a rajouté Me Anges Kevin Nzigou. Avant d’ajouter que "Cette vente s’est faite par son avocat représentant le groupement Santullo auprès d’un notaire qui a une obligation de vérification".
L’avocat de rappeler un principe de droit : "le notaire est responsable des actes qu’il pose. Il est dit en droit que lorsque le notaire émet un acte authentique, personne ne doit en douter dans le respect de l’Etat de droit. Et si le notaire commet un acte et cet acte a un problème, c’est le notaire seul qui en répond", a-t-il déclaré.
Le respect de la loi
Dans le cadre de cette affaire de détournement, Me Moumbembé a annoncé que le procureur de la République près du tribunal de Libreville a ordonné au B2 d’entendre l’avocat de Nicolas Nguema, Anges Kevin Nzigou, nonobstant l’article 69 alinéa 1 en droit qui protège l’avocat en République gabonaise. Le secret professionnel de l’avocat a un caractère absolu.
« On doit protéger la fonction de l’avocat. Ce n’est pas parce que les textes ne sont pas respectés que le Gabon n’est pas un État de droit. On peut penser que le B2 est la police du gouvernement. Si les règles de droit ne sont pas respectées, nous penserons que c’est un coup politique. Une plainte ne signifie pas que vous avez raison », a-t-il martelé.
Face à cette situation, Me Anges Kévin Nzigou a fermement réagi : « Je ne serai jamais entendu parce que je ne répondrai jamais. On veut m’entendre pour des actes que j’aurai précédemment commis dans l’exercice de mes fonctions. Ce n’est pas une défiance mais un respect de la loi. Je ne dit pas que je ne serai pas arrêté mais je ne dirai rien. Non pas que je cache quelque chose, mais par respect du secret professionnel ».
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