Front social : Les agents des Eaux et Forêts en grève cherchent désespérément leur ministre

Les tensions sont à leur comble au ministère gabonais des Eaux et Forêts. Depuis ce lundi 4 août, les agents affiliés au Syndicat national des professionnels des Eaux et Forêts (Synapef) ont entamé un mouvement d’humeur à Libreville. En cause : des conditions de travail jugées indignes, un dialogue social au point mort et, surtout, un silence que les grévistes qualifient d’irrespectueux de la part des autorités ministérielles.

L’événement déclencheur de cette colère collective remonte à la matinée du lundi, lorsque le président du Synapef, Unsele Bithégué, a été conduit au poste de contrôle du ministère, suite à une altercation avec des responsables. « Il a été gardé pendant un bon moment. Il a fallu que nos voix s’élèvent pour qu’il soit libéré », a dénoncé le secrétaire général par intérim du syndicat, Aurelien Bouka. Une humiliation de trop pour des agents déjà à bout de patience.
« On cherche un ministre »
Les syndiqués ne mâchent plus leurs mots. Ils affirment être abandonnés par leur hiérarchie, à commencer par leur ministre de tutelle, dont ils remettent en cause l’implication. « Les responsables ne veulent pas nous recevoir. Toutes nos revendications ont été présentées avec un cahier de charges bien structuré. Mais ils font la sourde oreille », s’indigne à Info241 Aurelien Bouka.
Une autre des banderoles des agents en colère
Parmi les doléances des agents figurent des problèmes chroniques : absence de matériel didactique, infrastructures vétustes, latrines délabrées, absence de véhicules de transport — les deux bus affectés au personnel étant hors service. À cela s’ajoute le non-paiement de cinq trimestres de primes, un point de tension particulièrement sensible.
Vers une mobilisation élargie devant la Primature
Face à ce qu’ils considèrent comme une impasse, les grévistes projettent d’intensifier leur mobilisation. Une assemblée générale est annoncée pour ce mercredi 6 août, suivie d’une marche pacifique jusqu’à la Primature. Objectif : forcer les autorités à rompre leur silence. « La tutelle ne dit rien, elle ne veut pas nous recevoir. Mais cette fois, nous irons jusqu’au bout », avertit le secrétaire général par intérim du Synapef.
Les agents sur le piquet de grève
En quête d’écoute et de respect, les agents du ministère des Eaux et Forêts semblent déterminés à aller au bras de fer. Une crise sociale qui, si elle n’est pas rapidement prise en main, pourrait déstabiliser davantage un secteur déjà fragilisé par des années de sous-investissement et de gestion approximative.
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