Durban, la grande ville zoulou d’Afrique du Sud, est le théâtre de violentes attaques depuis deux semaines. Une campagne xénophobe de leaders traditionnels dénonçant les étrangers à la vindicte de la rue est largement relayée sur les réseaux sociaux. Des violences qui auraient notamment coûté la vie à des ressortissants gabonais selon des sources.
Les attaques xénophobes actuelles ont démarré après les propos du roi zoulou Goodwill Zwelithini – la plus haute autorité traditionnelle de la province du Kwazulu Natal – appelant les étrangers à faire leurs bagages et rentrer chez eux. Selon certains sites d’informations, ces violences auraient déjà fait 300 victimes de traitement inhumains dont plusieurs morts. A Johannesburg hier, des étudiants Sud-africains auraient tué 5 Congolais, 10 Nigérians, 5 Gabonais et 10 Somaliens.
A Durban, les petits commerces tenus par des ressortissants étrangers sont saccagés, pillés. Malgré l’intervention de la police, on déplore au moins six morts, parmi lesquels plusieurs migrants venus de l’est de l’Afrique.
Des camps ouverts à la hâte
Sipho voit avec tristesse son épicier éthiopien plier bagages. « Noir contre noir, ce n’est pas bon. Tout ça n’aidera personne », dit-il à France 3. Des camps de toiles pour héberger les migrants en danger ont été ouverts à la hâte.
Ces regains de violences sont endémiques en Afrique du Sud, pays dont l’économie attire les migrants africains. Le parti au pouvoir a organisé une manifestation pour dénoncer ces crimes xénophobes. Pourtant, le président Jacob Zuma a été réélu l’an dernier en faisant campagne contre l’immigration.
L’Afrique du Sud, pays le plus industrialisé du continent, fait figure d’eldorado ou de refuge aux yeux de nombreux immigrants africains. Pourtant, la pauvreté reste endémique, le chômage chronique et les frustrations énormes parmi la majorité noire, systématiquement brimée par la minorité blanche jusqu’en 1994.
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