Port-Gentil : Le nouveau procureur général promet la tolérance zéro à la criminalité et la corruption
La Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil a désormais pour procureur général de la République Brice Pambou Lingombé, installé le lundi 10 novembre en remplacement d’Édith Christiane Mvou Loubamono épouse Mbangangoye, qui a longtemps exercé au sein de cette juridiction.
Pour le nouveau promu, il est impératif que la justice, dans toutes ses pratiques, se réinvente pour devenir un des piliers solides sur lesquels peut s’appuyer le peuple. Selon lui, elle doit être, à l’image des forces de défense et de sécurité, un rempart contre l’injustice, l’abus de pouvoir et la corruption. « Elle doit demeurer équitable, transparente, humaine, mais également intransigeante. La Cour est un chantier vivant, et j’invite chacun à en devenir un ouvrier », a-t-il lancé.
Renouveau de la justice marigovéenne
Pour Brice Pambou Lingombé, la justice marigovéenne a la mission impérative de catalyser le nouvel élan insufflé par les autorités de la transition. Il évoque les récents différends entre le jeune magistrat Pierre Aperano Essongue, procureur de la République près le tribunal de première instance de Port-Gentil, et l’ancienne Procureure générale, Édith Christiane Mvou Loubamono.
Une vue du palais de justice où a eu lieu la cérémonie
« Un duel qui a donné une image peu reluisante de la justice. Un conflit ouvert, un cas flagrant d’insubordination entre le procureur général et son procureur de la République. Il est clair que le Procureur Général est au-dessus du Procureur de la République », a-t-il précisé. Ce conflit est né de la mise en garde à vue de plusieurs responsables de la société pétrolière Perenco, incluant le directeur général et son adjoint, ce qui avait fortement déplu à la hiérarchie de Pierre Aperano Essongue, entraînant sa suspension.
Violences, gangs, drogues
Revenant sur l’image de la capitale économique, ternie par les violences entre gangs armés de machettes, le magistrat a déploré la gestion inefficace de ce phénomène par les membres de la justice, regrettant leur manque de dynamisme. « Je ne peux m’empêcher de penser à certaines défaillances observées ici même à Port-Gentil, quand une horde sauvage a pris en otage toute une ville en agressant de paisibles citoyens. Comment expliquer de tels actes de défiance ? L’image que nos compatriotes ont de la justice gabonaise est préoccupante », a-t-il regretté.
Le nouveau patron judiciaire de la province
Leur expérience en tant que praticiens confère aux magistrats une lourde responsabilité : assurer la sécurité des personnes et des biens dans la capitale économique. « Je m’engage à laver cette opprobre jetée sur nous. Les rapports entre officiers de police judiciaire et magistrats sont gouvernés par des principes. Tout ne peut pas être toléré ni accepté ; il reste des gardiens du temps », a-t-il averti.
Nécessaire fermeté
Le Conseil supérieur de la magistrature attend désormais des magistrats qu’ils accomplissent les missions pour lesquelles ils ont été nommés. « Depuis mon arrivée à Port-Gentil, j’ai observé le trafic de drogue, les violences faites aux femmes, les phénomènes de gangs et de rixes. J’interpelle le procureur de la République pour qu’il apporte une réponse ferme à ces maux qui gangrènent notre société », a alerté Brice Pambou Lingombé.
« Cette année, la politique du parquet général, soutenue par celle du parquet de la République, se concentrera sur des actions concrètes contre la délinquance des jeunes. Il est essentiel de répondre efficacement à ce fléau », a-t-il conclu.
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