Odimba : L’internat, le dispensaire et l’école du village dans un piteux état, à l’abandon des autorités
Manque de personnel pédagogique et soignant, absence d’élèves et de médicaments de base… l’école publique du village Odimba, dans le canton Océan (département de Bendjé, province de l’Ogooué-Maritime), se trouve dans un état de dégradation très avancé. Le dispensaire, tout comme l’internat, souffre du même abandon. Une situation alarmante à l’heure de la VIᵉ République, qui prône pourtant la restauration des institutions et le retour de l’État au cœur des territoires.
À plus d’une heure de navigation de Port-Gentil, chef-lieu de la province, le village Odimba fait face à une série de manquements structurels. Ce hameau agricole d’une centaine d’âmes, reconnu pour la fertilité de ses terres, est désormais confronté à un manque criant d’eau potable. Le château d’eau, installé il y a plus de vingt ans et autrefois opérationnel, ne fonctionne plus correctement.
Le délabrement des infrastructures
« Nous avons un château d’eau au milieu du village, mais pour qu’il alimente les robinets, il faut des panneaux solaires ou un groupe électrogène puissant. À défaut, nous devons attendre que notre frère Gabriel Tchango vienne brancher le sien pour que l’eau coule » , explique la cheffe du village, Émilienne Mwentchoua.
Une école désertée et des conditions d’apprentissage précaires
Dans ce canton qui a pourtant vu naître plusieurs figures politiques du pays — maires, députés, sénateurs —, les infrastructures publiques tombent en ruine. L’unique bâtiment abritant l’école publique d’Odimba n’a plus de plafond et manque cruellement de tables-bancs. Les pigeons et autres oiseaux y ont élu domicile, pondant à même les poutres. Cette scène illustre tristement la déchéance d’un lieu jadis symbole de savoir.
Une vue de l’école à l’abandon
Le constat est tout aussi préoccupant du côté du dispensaire, où le personnel soignant se fait rare et les médicaments inexistants. Livrés à eux-mêmes, les habitants se tournent vers les plantes médicinales pour soigner les fièvres, les maux de tête ou encore le paludisme. « Nous avons l’école et le dispensaire, regardez dans quelles conditions ils se trouvent. À l’internat, les enfants dorment à même le sol, sans réfectoire pour se nourrir », déplore la cheffe du village.
Une détresse silencieuse face à l’absence de l’État
Les difficultés accumulées témoignent d’un profond abandon administratif. Sans enseignants ni infirmiers, les infrastructures sociales d’Odimba ne remplissent plus leur rôle de service public. Les villageois, eux, s’interrogent sur le sens des promesses gouvernementales. « Au niveau du dispensaire, il n’y a jamais eu de médicaments depuis l’époque de la transition. Nous sommes des agriculteurs, nous avons besoin d’un vrai accompagnement », plaide encore Émilienne Mwentchoua.
Une école fantôme
Ces carences compromettent directement la vie des habitants : les femmes enceintes doivent parcourir plusieurs kilomètres en pirogue pour accoucher, au péril de leur santé. L’accès aux soins de base, comme à l’éducation, est devenu un luxe pour cette communauté oubliée des pouvoirs publics. À Odimba, l’espoir d’un sursaut de l’État se fait de plus en plus mince, et la restauration promise semble encore bien lointaine.
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