Corruption

Gabon : Boungoueres et un complice écroués pour des pots-de-vin chinois contre contrats et largesses

Gabon : Boungoueres et un complice écroués pour des pots-de-vin chinois contre contrats et largesses
Gabon : Boungoueres et un complice écroués pour des pots-de-vin chinois contre contrats et largesses © 2025 D.R./Info241

On en sait désormais un peu plus sur les raisons de l’incarcération lundi soir du conseiller spécial du président de la République et chef du département des Travaux publics et des Infrastructures, Alain-Simplice Boungoueres. Poursuivi pour corruption passive et concussion, son incarcération fait suite à une enquête du parquet du tribunal de première instance de Libreville. Ce, après plusieurs semaines de soupçons autour d’un vaste système de pots-de-vin impliquant une entreprise chinoise.

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Selon l’Union ce mercredi, Alain-Simplice Boungoueres aurait perçu, directement ou indirectement, des sommes d’argent d’une société chinoise afin de faciliter l’obtention de marchés publics dans les secteurs minier, forestier et du BTP. Une partie des fonds aurait transité par un employé gabonais de cette entreprise, Guy-Marc Mbanda Obiang, lui aussi incarcéré pour corruption active et escroquerie. Ce dernier aurait profité de sa proximité avec le haut responsable pour extorquer des fonds à son employeur en prétendant agir sur instruction de Boungoueres.

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Les sources proches du dossier indiquent que ces versements auraient permis à la société chinoise d’obtenir des contrats auprès du département des Travaux publics et d’autres institutions. En échange, des projets d’infrastructures routières et de modernisation auraient été validés sans respecter les procédures légales. Cette situation met en lumière la porosité entre les intérêts privés et certaines administrations publiques sous la Transition.

Pour rappel, la corruption passive est définie par le Code pénal gabonais comme l’acte, pour un agent public, d’accepter ou de solliciter un avantage indu en échange de l’accomplissement ou de l’abstention d’un acte lié à ses fonctions. La concussion, quant à elle, consiste à percevoir ou exiger une somme qui n’est pas due. Les articles 127, 128, 133 et 134 du Code pénal prévoient des peines sévères, allant jusqu’à plusieurs années d’emprisonnement ferme.

Un haut cadre du palais présidentiel écroué

Âgé de 57 ans, Alain-Simplice Boungoueres, ancien candidat à l’élection présidentielle, bénéficie encore de la présomption d’innocence. Mais cette affaire, la plus retentissante depuis la mise en place du régime de Transition, envoie un signal fort : celui d’une justice décidée à faire tomber les symboles de la corruption, même au sein des plus hautes sphères du pouvoir.

Le gouvernement, engagé dans un processus de moralisation de la vie publique, n’a pour l’instant pas réagi officiellement. Cependant, plusieurs observateurs y voient la preuve d’une volonté du système judiciaire de s’affirmer pleinement dans la lutte contre la corruption. Une démarche qui intervient alors que le Gabon est actuellement évalué par des partenaires internationaux sur la transparence de sa gouvernance.

@info241.com
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