Les jeunes des Mapane de Libreville s’organisent pour siffler la fin du régime Bongo-PDG

Parlant de l’action nouvelle du Rassemblement des Jeunes Patriotes Gabonais dans les quartiers sous-intégrés, appelés communément ’’Mapanes" de Libreville, le président, Gaël Koumba Ayouné a indiqué dans une interview accordée à Info241 « qu’il est temps que les Mapanes se regroupent pour réclamer ce qui leur revient de droit, c’est-à-dire des meilleures conditions de vie. Les gens qui dirigent notre pays sont des incapables. Nous le pensons car ils sont là pour nous servir en développant le pays et préparer un avenir digne de ce nom à la jeunesse. »

Le ’’Général des Forces armées du Mapane’’ lors de son discours d’Akébé

Interrogé sur l’opportunisme pécuniaire présumé de leur action suite aux échéances électorales présidentielles qui pointent à l’horizon ,il a fait remarquer, « qu’il suffit de regarder autour de nous pour voir leur incompétence notoire. Vous avez lu le quotidien pro-gouvernemental l’Union ? Les dirigeants au pouvoir pensent que nous voulons qu’on nous donne de l’argent. C’est pourquoi nous nous mobilisons. La vérité c’est que ceux qui sont aux affaires ont désormais peur. Ils savent que la jeunesse est décidée à barrer la route à tous les imposteurs. »

Et d’ajouter, «  ils savent que ce sont les jeunes qu’ils transportent tout le temps pour aller bourrer les urnes partout dans le Gabon. Si ces jeunes prennent conscience que ce sont eux la force des urnes, ils n’accepteront plus d’être transporter et donc, les imposteurs ne gagneront plus. Le jour du vote ils comprendront, et j’espère que ce sera des vieux comme eux-mêmes qu’ils vont transporter, puisque la jeunesse ne sera plus avec eux. »

Installation de la cellule RJPG du quartier des Akébés

Interrogé sur le diagnostic social et politique qu’il fait de la situation actuelle du Gabon, Gaël Koumba Ayouné s’indigne en ces termes, « le président Ali Bongo est venu avec ses projets, aujourd’hui on a vu qu’il n’est pas capable alors qu’il laisse le Gabon pour l’amour de Dieu !!! Jean Ping aussi dit qu’il veut nous aider. Mais quand ses frères se sacrifiaient pour que la démocratie soit instaurée il avait choisi le camp opposé. Celui qui n’a pas répondu à l’appel de son propre sang répondra-t-il au nôtre ? »

Et de renchérir, « qu’Il faut vraiment m’excuser mais je ne crois pas. Il faut que les anciens pédégistes sachent que la jeunesse accepte de pardonner mais ne peut oublier. Donc qu’ils reçoivent ce pardon et qu’ils se retirent simplement. N’y a-t-il pas d’autres gabonais pour faire la politique dans ce pays ? Devant le Lycée d’Etat de l’Estuaire ils ont encore tué un élève. Comme à Plein-Ciel ce Lycée a besoin de passerelles. Ils ne veulent pas construire des passerelles alors qu’ils montent des immeubles partout avec l’argent du Gabon.  »

Les jeunes des mapanes qui rêvent d’un changement politique au Gabon

Pour le président du RJPG, « c’est la preuve que ces gens qui sont au pouvoir ne sont là que pour s’enrichir. Cherchez à savoir qui exploite l’or de Minkébé jusqu’à Bakoudou et si cette richesse rentre dans la comptabilité nationale. Les militaires qu’on vous dit partir surveiller le parc vont en réalité surveiller l’exploitation de l’or partagé par deux hommes d’affaires paillassons du pouvoir. Mais la jeunesse est où dans tout cela ? Cette jeunesse qu’on est venu prendre pour être élu. Elle est tout simplement oubliée, oubliée jusqu’à une autre élection. »

’’La jeunesse est trop instrumentalisée, il est temps qu’on dise non. Mais nous sommes les plus nombreux oui ou non ?’’

Au sujet des manigances politiciennes manipulant la jeunesse gabonaise à chaque échéance électorale, M. Koumba martèle, « qu’ils viendront encore, ne vous en faites pas. Mais cette fois, nous serons déjà en réseau. On choisira notre candidat, celui qui nous garantira un véritable changement de vie. Celui qu’on sentira capable de raser nos Mapanes et de nous construire des logements décents. Nous ne sommes pas nés pour subir, donc nous devons prendre notre destin en main »  »

S’offusquant de ce qu’il qualifie comme une forte présence d’hommes des médias à la solde du pouvoir depuis plus de 47 ans, il signale que, «  les journalistes qui prostituent au moins leur plume, et au plus autre chose, sachent que si nous sommes des affamés, nous le sommes pour certains depuis près de 40 ans puisque dans ce pays c’est devenu héréditaire. Mais cette fois ci, nous allons régler le problème de notre faim une bonne fois pour toute en sanctionnant dans les urnes ceux qui vous infligent ces traitements de prostitution. C’est de vous tous que le Gabon doit être exorcisé. »

Avant d’interpeller toute la jeunesse gabonaise au-delà des mapanes : « disons-nous dès aujourd’hui que le temps de la jeunesse est arrivé. Cette année 2016 nous allons, nous aussi, donner une leçon de démocratie à ces démons qui font tout pour nous laisser croupir dans la misère. Préparons un violent Tsunami dans les urnes et ils seront tous balayés. Même tous ces vieux qui ne veulent pas aller à la retraite en allant se cacher au Sénat ou à l’Assemblée nationale grâce à nos voix, c’est fini. »

En agitant l’engagement de sa formation citoyenne à en découdre avec le pouvoir et le système politique aux manettes du Gabon depuis 1967 sans alternance politique, M. Koumba Ayoune affirme que, « nous allons tous les chasser car, ils ne gagneront plus une seule élection dans notre pays. Car les forces armées du mapanes sont déjà sur le terrain. Tous les Mapanes doivent s’unir et pour cela nous vous présentons les représentants du RJPG dans les Akébé. Rapprochez-vous d’eux et venez grossir nos rangs parce que la révolution viendra effectivement du Mapane. Ne l’oubliez pas, nous sommes les plus nombreux donc nous vaincrons. »

Espérons que cette initiative citoyenne qui ressemble à bien d’autres au moment de l’approche de chaque élection présidentielle ne soit pas juste un feu de paille. Et que cette jeunesse désœuvrée et souvent oubliée par les sempiternelles réformes politiques, assurément passives, puisse prendre leur destin en main. Par une action concertée et surtout désintéressée face à la pluie éphémères des billets de banques, argent sale, qui a commencé à pleuvoir à en croire le leader de l’UPG (loyaliste), Jean-De Dieu Moukagni Iwangou.

Cette action doit se réaliser de manière pacifique et responsable par le changement de mentalités citoyennes des jeunes des Mapanes. Par l’intégration des valeurs républicaines et démocratiques. Et ce en mettant leur action au service de la construction d’un Etat de droit. Comme ce fût le cas au Burkina Faso avec leur ballet citoyen. Ce dernier a acté le départ de Blaise Compaoé, au pouvoir depuis le 15 octobre 1987, à la suite d’un sanglant coup d’État contre Thomas Sankara.