Les 4 loosers fantastiques : une tentative désespérée de peser dans une transition qui les dépasse
Le récent réveil politique ce mercredi de Pierre-Claver Maganga Moussavou, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, Albert Ondo Ossa et Alain-Claude Bilie-By-Nze alias les « loosers fantastiques » suscite un mélange d’indignation et d’ironie. Ces figures, issues du régime déchu d’Ali Bongo, jadis en position de force, se retrouvent aujourd’hui réduites à de simples citoyens sans pouvoir réel. Pourtant, leur déclaration, truffée d’exigences aussi irréalistes que prétentieuses, trahit leur incapacité à accepter leur marginalisation dans le processus de transition.
Jusqu’ici, tout opposait ces quatre acteurs politiques. Entre Maganga Moussavou, ancien vice-président servile d’Ali Bongo, Ondo Ossa, candidat défait à la présidentielle annulée de 2023, Bilie-By-Nze, ex-Premier ministre du régime Bongo, et Ali Akbar Onanga, figure controversée, ce rassemblement hétéroclite étonne. Ces anciens complices ou adversaires d’hier, soudainement unis, affichent des prétentions déconnectées des réalités actuelles.
Des exigences irréalistes et contradictoires
Ces ex-cadors appellent au retour à la Constitution de 1991, une proposition qui, au-delà de son irréalisme, illustre leur méconnaissance des nouvelles dynamiques politiques. Depuis l’adoption de la nouvelle Constitution le 16 novembre 2024, ce cadre juridique constitue désormais la référence légitime pour l’avenir du Gabon. En quoi une Constitution vieille de plus de trois décennies, inadaptée aux défis actuels, servirait-elle un processus de transition inclusif ?
Les 4 hommes à la recherche d’une existence politique
De plus, ils réclament le retrait des militaires de la gestion de l’État. Une posture paradoxale quand on sait que c’est précisément l’armée qui, en mettant fin au régime Bongo, a créé les conditions d’un changement tant attendu par les Gabonais. Eux-mêmes, en tant que piliers d’un régime antidémocratique, n’ont jamais œuvré pour un processus véritablement participatif ou inclusif.
La peur d’une présidentielle à laquelle ils ne peuvent plus prétendre
La nouvelle Constitution a instauré une limite d’âge à 70 ans pour les candidats à la présidentielle, excluant d’emblée Maganga Moussavou et Ondo Ossa. Les seuls encore éligibles, Ali Akbar et Bilie-By-Nze, sont bien conscients que leur passé les rend peu attrayants pour les électeurs. Leur lien avec l’ancien régime, marqué par des décennies d’hégémonie Bongo, est un lourd boulet qui les condamne à l’impopularité. D’où cette agitation, qui ressemble davantage à une tempête dans un verre d’eau qu’à une réelle tentative d’influer sur la transition.
Il est particulièrement cocasse de voir ces figures donner des leçons de démocratie, eux qui ont servi avec zèle un régime qui refusait toute alternance politique. Pendant des décennies, ils ont été les complices d’un système qui a systématiquement piétiné la souveraineté populaire, multipliant fraudes et subterfuges institutionnels pour maintenir la famille Bongo au pouvoir. Le Gabonais moyen n’a pas oublié leur rôle actif dans la perpétuation d’un régime autocratique.
Un travail inclusif qui les dépasse
Contrairement à leurs affirmations, les réformes menées par le CTRI ne sont pas le fruit d’un cercle restreint d’individus. Elles impliquent une large consultation, intégrant des acteurs politiques, des membres de la société civile et des citoyens. Cette approche tranche avec la gouvernance autocratique d’Ali Bongo, où les décisions étaient prises par un petit groupe de barons – dont certains membres de ce quatuor faisaient partie.
Ces « vestiges de la politique gabonaise » semblent incapables d’accepter que leur temps est révolu. Après des décennies de privilèges et de gestion calamiteuse des affaires publiques, ils peinent à se retirer dignement. Leur tentative de se réinventer comme des champions de la démocratie est un affront à un peuple qui aspire à un renouveau véritable, loin des figures du passé.
Un passé qui les rattrape
Rappelons que ni Ali Bongo ni son parti, le PDG, n’ont jamais remporté d’élections véritablement démocratiques. Les scrutins, marqués par des fraudes massives et des manipulations, ont toujours servi à maintenir une dictature déguisée. Aujourd’hui, ces anciens barons cherchent désespérément à se défaire de ce passé pour se présenter comme des hommes neufs. Mais les Gabonais ne sont pas dupes.
Le quatuor Maganga Moussavou, Ondo Ossa, Bilie-By-Nze et Ali Akbar Onanga incarne un passé que le Gabon s’efforce de dépasser. Leur sortie n’est qu’une tentative vaine de rester pertinent dans un contexte politique qui n’a plus besoin d’eux. La transition en cours, bien que perfectible, avance vers un avenir où la souveraineté populaire primera sur les ambitions d’individus désavoués par l’histoire.
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