Restauration judicaire

Justice gabonaise : un bilan toujours aussi mitigé à l’heure de la restauration promise des institutions

Justice gabonaise : un bilan toujours aussi mitigé à l’heure de la restauration promise des institutions
Justice gabonaise : un bilan toujours aussi mitigé à l’heure de la restauration promise des institutions © 2024 D.R./Info241

Le 30 août dernier, le Gabon a connu un tournant historique avec le coup d’État qualifié de « coup de libération ». Les militaires du CTRI emmenés par le général Brice Oligui Nguema, promettant la restauration des institutions et une justice équitable, ont pris les rênes du pays. Cependant, 11 mois après, la réalité semble en décalage avec les promesses initiales, soulevant de vives critiques sur l’efficacité et le renouveau de la justice gabonaise dans ce contexte de transition et de restauration de l’institution judiciaire.

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Libération passe par le retour de la justice

Depuis le coup de « libération » du 30 août, on aurait pu s’attendre à une grande purge des tenants du régime d’Ali Bongo, histoire de marquer une vraie rupture. Mais non, rien de tout cela. Ali Bongo et ses acolytes, impliqués dans divers scandales de corruption et de mauvaise gestion, continuent de vaquer à leurs occupations en toute quiétude. On imagine aisément que la nouvelle justice préfère fermer les yeux, peut-être dans l’espoir que ces chers amis finissent par se dénoncer d’eux-mêmes, comme par magie.

Les tribunaux du Gabon attendent toujours de voir passer la justice

Cette absence d’action en justice ne peut qu’alimenter un sentiment d’impunité et de frustration parmi les Gabonais. Ceux-ci espéraient des mesures fortes pour tourner définitivement la page des abus du régime précédent. Malheureusement, il semblerait que les promesses de changement n’étaient que des paroles en l’air. En attendant, les sulfureux collaborateurs du président déchu savourent leur liberté et leurs privilèges, confortablement installés dans l’inertie de la justice.

Biens mal acquis : la comédie de l’inertie

Ah, l’affaire des biens mal acquis en France, cette saga épique qui aurait dû prendre fin depuis belle lurette. Pourtant, dans le Gabon post-coup d’État, cette affaire ne semble toujours pas au goût du jour pour la justice gabonaise, comme un mauvais feuilleton dont on a perdu le fil. La famille Bongo et ses soufifres pourtant condamnés depuis des années en France car soupçonnés de s’être enrichis de manière illicite, dorment sur leurs deux oreilles. La justice gabonaise préfère manifestement l’art du suspense à celui de l’efficacité.

Les nouvelles autorités avaient promis transparence et justice. Quelle blague ! L’immobilisme total sur ces dossiers brûlants montre bien qu’il s’agit juste de jolis mots sans aucune intention réelle d’agir et de rendre justice. Les Gabonais attendent toujours que les responsables de ces malversations soient traduits en justice dans leur pays, mais il semble que leur attente sera longue, très longue. Pendant ce temps, les accusés et d’autres personnalités pourtant reconnus coupable se la coulent douce au Gabon, à l’abri de toute poursuite judiciaire.

Répression et arrestations musclées : la tradition continue

Les nouvelles autorités gabonaises avaient promis une rupture avec les pratiques répressives du passé. Belle promesse ! Pourtant, les témoignages de répression et d’arrestations musclées continuent de pleuvoir. Les méthodes n’ont visiblement pas changé : violence, intimidations, traitements dégradants. Les droits fondamentaux des citoyens sont bafoués avec une constance digne d’un métronome.

La transition politique aurait pu être l’occasion de montrer un respect accru pour la dignité humaine. Mais non, c’est plutôt l’opportunité de perpétuer les vieilles habitudes. En continuant sur cette voie, les nouvelles autorités démontrent qu’elles ne valent guère mieux que leurs prédécesseurs. Les Gabonais, eux, restent pris au piège de cette justice répressive, désillusionnés par tant de promesses non tenues.

André Patrick Roponat : l’indéboulonnable

Le maintien en poste d’André Patrick Roponat, procureur de la République de Libreville de l’ancien régime Bongo, par les militaires, est certainement le symbole éclatant de continuité plutôt que de rupture. Cet homme, souvent accusé de partialité et de servir les intérêts des puissants, incarne parfaitement la justice au service du pouvoir. Le garder en place montre clairement que les nouvelles autorités ne sont pas pressées de changer les choses en profondeur. A moins que ce soit là le but !

Pour ceux qui espéraient une véritable refonte de la justice gabonaise, c’est une douche froide. Maintenir Roponat, c’est garantir que les vieilles pratiques continueront de prospérer et elles continuent ! Cette décision envoie un message inquiétant : la justice reste un outil entre les mains de ceux qui détiennent le pouvoir. Les promesses de renouvellement et de rupture avec l’ancien régime semblent bien loin de la réalité.

Crise de confiance : le statu quo perpétuel

Avec ces exemples, la crise de confiance entre les citoyens gabonais et leur justice est loin d’être résolue. En fait, elle ne fait que s’aggraver. Les promesses de restauration des institutions faites par les nouvelles autorités ressemblent de plus en plus à des contes de fées. La justice continue de protéger les puissants, laissant les citoyens dans une désillusion amère. Aucune réforme significative n’a été mise en œuvre pour changer cet état de fait.

Les Gabonais attendaient un renouveau, une justice équitable et transparente. Au lieu de cela, ils se retrouvent face à une continuité désespérante. Les nouvelles autorités, malgré leurs discours, n’ont pas apporté le changement tant espéré sur le rayon judiciaire. Les vieilles structures et les pratiques douteuses perdurent, et la méfiance des citoyens envers leur justice ne fait que croître. La restauration des institutions promise semble plus que jamais une grande illusion à moins que quelque chose soit enfin fait. Il n’est jamais trop tard pour bien faire !

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