Face à l’inertie dans ses rangs, Oligui Nguema répond vigoureusement à Bilie-By Nze !
Le général Oligui Nguema n’a pas caché vendredi à Tchibanga son étonnement face à l’absence de réaction des hommes politiques qui le soutiennent face aux critiques dirigées contre le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Les critiques les plus acerbes proviennent de l’ancien Premier ministre Alain Claude Bilie By Nze, qui, ces derniers mois, multiplie les sorties médiatiques pour dénoncer les conclusions du Dialogue national d’avril dernier. Profitant de sa présence dans la Nyanga, le général Oligui Nguema a répliqué coup pour coup aux attaques du dernier chef de gouvernement du régime Bongo déchu.
Les nombreux acteurs politiques, son gouvernement y compris, qui entourent le président de la transition, auraient-ils peur d’Alain Claude Bilie By Nze ? C’est la question que s’est posée à haute voix le général Oligui Nguema lors de son discours de vendredi soir aux Nynois, critiquant le volte-face de certains tenants de l’ancien régime qui tentent de se refaire une virginité politique auprès de l’opinion.
Réactions et réprimandes du général-président
Le plus connu d’entre eux est l’ancien Premier ministre d’Ali Bongo, qui ne tarit pas de critiques sur les conclusions du Dialogue national inclusif mené du 2 au 30 avril dernier à Libreville, lequel a réuni plus de 800 Gabonais sur l’avenir de leur pays. « Il vous dit quoi de beau ? », s’est-il interrogé à haute voix devant les Nynois, chauffés à blanc et l’écoutant religieusement.
L’extrait de son discours
« Lui-même était là en 2023. C’est lui qui a organisé les assises de février 2023 (la concertation politique pré-électorale d’Ali Bongo qui a précédé la présidentielle annulée du 26 août 2023, ndlr). Il a maintenu l’âge à 70 ans et aujourd’hui, il passe dans les médias pour critiquer », a constaté le président de la transition. En effet, lors de cette concertation, plusieurs décisions, dont celle de l’âge maximum des candidats à 70 ans, avaient été entérinées avant la présidentielle.
Mais c’est contre ses alliés politiques que le général-président s’est principalement insurgé. « Mais si vous, les hommes politiques, n’avez pas le courage de lui répondre, nous, les militaires, allons le faire », a-t-il indiqué sous les applaudissements de la foule. « C’est aussi ça, la politique : c’est répondre quand on nous attaque. N’attendez pas que je donne l’ordre. Vous êtes avec moi, vous répondez », a-t-il intimé à ses soutiens, notamment les membres de son gouvernement présents lors de cette tournée provinciale.
Un appel à la réaction politique des politiques
« Je vous ai fait venir parce que vous êtes mes soldats. On attaque le CTRI, tout le monde attend, personne ne répond. On me demande qui peut répondre. Mais c’est vous, les hommes politiques, non ? Il vous attaque en politique, répondez en politique. S’il sort avec les fusils, nous, les militaires, allons aussi sortir », a pesté le président de la transition à ses troupes. « Sur le champ politique, répondez ! », a-t-il conclu.
Non sans indiquer qu’Alain Claude Bilie By Nze s’accroche « à son petit mensonge, mais ce n’est pas la vérité ». Voilà qui devrait remettre de l’ordre dans les troupes politiques du président, visiblement attentistes et muettes comme des carpes face aux critiques des personnalités de l’ancien régime. Surtout que l’ex-Premier ministre est très mal placé pour critiquer des réformes qu’il a lui-même soutenues avec Ali Bongo ou qu’ils n’ont pas eu le courage de mettre en place et qui ont été décidées par de nombreux Gabonais au cours du dialogue national inclusif d’avril dernier.
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