À mesure que le gouvernement gabonais croit pouvoir remporter la bataille du bon élève dans son plan de riposte contre le coronavirus, c’est l’inverse qui se produit. De prorogations en prorogation d’un état d’urgence sanitaire réduit au couvre-feu de 20h à 6h du matin, tout est presque revenu à la normale. Y compris les motels, quoiqu’encore officiellement fermés. Devant l’incapacité du gouvernement à mettre des mesures compensatoires, la clandestinité a repris le dessus sur l’aphonie des autorités.
Dans le 6e arrondissement de la capitale gabonaise, le déconfinement total est acquis. Comme partout ailleurs dans le « Grand Libreville », la vie a repris son cours normal. Ce, en dépit de l’entêtement aveugle d’un gouvernement qui s’efforce à affirmer le contraire sans convaincre. Dans un quartier comme Nzeng-Ayong, le plus grand de la capitale, les motels sont parsemés sur chaque kilomètre. Comme les bars et les églises, ce sont leurs promoteurs qui subissent encore l’injuste mesure du gouvernement Ossouka.
Alors que l’ensemble des confessions religieuses sont montées au créneau la semaine dernière pour lancer l’ultimatum du 25 octobre prochain pour la réouverture au forceps de leurs églises, avec ou sans l’avis du gouvernement, les tenanciers de bars et de motels semblent avoir trouvé leur propre parade. Plus aucun bar n’est fermé à Libreville. D’apparence fermé, vu de la façade avant pour éviter l’intrusion des patrouilles de plus en plus indulgentes, tous reçoivent la clientèle par une porte détournée à l’arrière.
Même process dans les motels. Déjà discrets en temps normal, les clients ont repris leurs bonnes habitudes. Preuves que les activités ont calmement repris, leurs parkings ne désemplissent plus. Grosses cylindrées et autres véhicules banalisés y sont garés le temps d’un “repos” plutôt mouvementé. Si vous y jetez un regard inquisiteur dans l’enceinte, vous y apercevrez une belle amazone en bavette. Ce, pour simuler un respect des mesures barrières auxquelles plus personne ne croit. Sauf quand on aperçoit un corps habillé devant soi, ou pour avoir accès facile à un supermarché.
Autrement dit, tout est redevenu comme avant. Sinon, le seul couac déploré qui rappelle le coronavirus au Gabon, reste l’instauration du couvre-feu dès 20h. Ce qui fait de Libreville une ville morte la nuit tombée. Sans snack-bars, boîtes de nuit ouverts et taxis en circulation.
@info241.com