Certificat de négativité au Covid-19, le nouveau « gombo » des gendarmes et policiers
Parmi les mesures restrictives levées par le gouvernement lors de la conférence de presse de mardi, figure la reprise de la circulation inter-provinciale. Celle-ci restant conditionnée à la présentation d’un certificat attestant que le voyageur n’est pas atteint du coronavirus. Un nouveau document qui risque très vite de devenir le nouveau business entre transporteurs, passagers et gendarmes affectés au contrôle routier.
Nous l’avons déjà dit. À force de vouloir démontrer à la face du monde qu’il est très prudent dans sa gestion d’une épidémie qui n’est toujours pas sous contrôle, le gouvernement gabonais s’embourbe chaque fois un peu plus qu’il croit impressionner. Dernière trouvailles en date, le certificat de non positivité à la Covid-19 qu’il vient d’ajouter aux conditions préalables à tout déplacement vers l’intérieur du pays.
Un contrôle de police dans l’arrière-pays
Avec la période des grandes qui point à l’horizon, ce sont plusieurs vacanciers de la capitale gabonais qui devraient se rendre dans l’arrière-pays. A cela s’ajoutera les cérémonies traditionnelles et culturelles avec femmes et enfants. Comment penser à compliquer un peu plus une tâche qui ne l’est déjà pas moins depuis quatre longs mois ?
Si nous osons penser que les prix de transports qui avaient littéralement explosé avec la rareté des véhicules, pourraient être revus progressivement à la baisse, la documentation exigée à côté de cette difficulté, complique très sérieusement les voyages actuellement. Outre le port obligatoire du masque, il faut ajouter la présentation d’un laissez-passer ou d’une autorisation spéciale. Et maintenant, le désormais certificat.
Des grincements de dents des usagers de la route, les gendarmes en postes de contrôle peuvent s’en réjouir. Déjà en temps normal, le phénomène du racket sur les transporteurs est quasiment légalisé au Gabon. Ajouter ce certificat dont on imagine bien la difficulté des gabonais à l’obtenir, revient à faire un gentil clin d’œil à ces agents qui ne se gênent même plus de se faire soudoyer par un transporteur étranger devant les compatriotes.
Où s’établira ce certificat ?
Dans quel délai va t-il être délivré à celui qui en fait la demande ? Combien d’ayants droit faut-il introduire dans sa demande si par exemple certaines familles souhaitent-elles voyager à plus de vingt ?
À l’évidence, l’administration gabonaise qui essuie déjà de virulentes critiques pour sa lenteur, n’aura pas la tâche aisée. Entre le zèle des agents qui seront mis à disposition et ceux qui auront laissé leurs postes vacants pour une raison ou pour une autre, il est clair que c’est encore le citoyen lambda qui va encore saigner. Il devra, pour s’en passer, « graisser la patte » aux multiples postes de contrôles dressés sur son chemin.
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