Affaire Ngambia ou quand la justice gabonaise plie devant les criminels financiers du pays !
La libération intervenue hier de l’ancien ministre de l’Economie a envoyé un très mauvais signal à l’ensemble des criminels financiers tapis dans l’ombre de l’administration gabonaise. Reconnu coupable d’avoir détourné au bas mot 10 milliards dans des projets de développement du Gabon, Magloire Ngambia, a été remis en liberté grâce à l’accord conclu entre le ministère public/Etat gabonais et le mis en cause. Pour 100 millions d’amende, la justice gabonaise a décidé hier de passer un trait sur les graves faits de détournements de deniers publics pour lesquels l’ancien membre du gouvernement a plaidé coupable.
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La justice gabonaise est particulièrement aimable avec les anciens membres du gouvernement et membre du parti présidentiel qui avouent leurs crimes financiers. C’est le goût amer qu’a laissé jeudi, la libération de l’ancien ministre Magloire Ngambia dans l’opinion. Placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville le 10 janvier 2017, l’ancien conseiller de la Présidence gabonaise s’en dire à bon compte dans cette affaire qui a fait grand bruit : des aveux contre 100 millions d’amende !
Ngambia et son avocate faisant face à la cour criminelle spéciale hier
Rappelons que le Code pénal gabonais est particulièrement sévère avec les personnes dépositaires de l’autorité publique et auteurs de malversations financières contre l’Etat. Mais dans le cas du ministre Ngambia, le ministère public a fait preuve d’une clémence hors norme. Au lieu de la peine de 20 ans qu’il encourait, le représentant du ministère de la justice, donc du gouvernement, a préféré se cambrer sur une peine correspondante à la durée de détention de l’ancien ministre au jour de son procès : 44 mois et 13 jours !
On se demande donc si les preuves du ministère public était si irréfutable que ça pour s’éviter un procès dans le fond et conclure un accord avec le criminel financier repenti. En exigeant des aveux contre sa libération, le dossier judiciaire contre Magloire Ngambia était-il en béton ? A moins de voir dans cette libération, la convivialité désormais affichée entre de l’Etat avec les criminels financiers issus de ses rangs. Magloire Ngambia était connu pour être le « ministre du ciel et de la terre ». Une puissance qui a donc fait plié la justice gabonaise.
Rappelons qu’Ali Bongo, qui se vantait d’être à l’origine de l’opération main-propre baptisée « scorpion » dont Magloire Ngambia était l’une des premières victimes, promettait une tolérance zéro contre les auteurs de détournements de deniers publics. Il semble encore une fois que ce ne fut que des paroles en l’air, une opération de communication dans un pays où les détournements et les malversations sont légion. Le tout dans une impunité galopante !
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