Un directeur de cabinet viré pour avoir tenté de « soulager » une ministre gabonaise endeuillée

Info241 vous révélait déjà hier le contenu d’une lettre administrative plutôt insolite d’un directeur de cabinet gabonais qui, voulant « soulager » sa patronne endeuillée, avait décidé lundi de mettre à contribution les opérateurs économiques relevant de son secteur ministériel. Une initiative « personnelle » proscrite qui a vite fait d’attirer sur lui les foudres des autorités gabonaises qui ont mis hier fin à ses « fonctions » au sein du ministère du Commerce et du Tourisme.

Quelle mouche a donc bien pu piquer Jean-François Mouwaka Ngonga ? Ce directeur de cabinet de la ministre déléguée à la Promotion des investissements privés, du Commerce, du Tourisme et de l’Industrie surfant sur le malheur qui venait de frapper sa patronne, a pris la liberté d’adresser lundi 12 juin aux opérateurs économiques gabonais une demande d’aide "multiforme" afin de "soulager" sa patronne qui venait de perdre son mari, un ancien haut fonctionnaire de l’administration publique pourtant à l’abri financièrement.
Dans un court message publié également hier et parvenu à Info241, Jean-François Mouwaka Ngonga s’est défendu d’avoir agi avec l’autorisation de sa ministre déléguée Irène Lindzondzo. Selon ses propres mots, il cherchait à susciter une "mobilisation" des opérateurs économiques sous tutelle de ce ministère afin de "partager la douleur" de sa patronne. Le premier collaborateur d’Irène Lindzondzo s’est par ailleurs déclaré prêt à en assumer seul la responsabilité de cette initiative incongrue. Il aura finalement pris aux mots par ses supérieurs hiérarchiques puisque sa patronne l’a aussitôt limogé en mettant hier fin à ses "fonctions", eux égards au tolet qu’a suscitée cette affaire.
Dans un communiqué officiel de son licenciement, « Le ministre de la Promotion des investissements privés, du Commerce, du Tourisme et de l’Industrie Madame Edmée Madeleine Berre, ainsi que son ministre délégué, Madame Irène Lindzondzo tiennent à affirmer qu’elles ne se reconnaissent en aucun cas dans cette démarche qui relève d’une initiative strictement personnelle et privée ». Avant de condamner « avec la plus grande fermeté de tels agissements, d’autant plus qu’ils vont à l’encontre des valeurs d’éthique prônées par le Président de la République ainsi que par le Gouvernement ».
Une réaction forte des deux responsables du ministère dont le sceau officiel avait été utilisé par le directeur de cabinet dans sa démarche visant à recueillir non pas de l’aide financière mais de "l’eau et des jus", utiles selon lui en "pareilles circonstances". Malheur l’en aura pris puisqu’il est "au regard de la gravité de la faute commise", sa patronne endeuillée a dû mettre fin à ses "fonctions".
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