La nouvelle est presque passée inaperçue. Les autorités Gabonaises ont annoncé à l’issue d’un conseil de ministres lundi soir à Libreville, que les « crimes de sang avec prélèvement d’organes et autres mutilations des victimes » seront dorénavant imprescriptibles et condamnés de la perpétuité. Une bonne nouvelle donc pour tenter d’endiguer ce phénomène très en croissance dans le pays.
Outre les crimes de sang, le communiqué fait également savoir que les viols et autres agressions sexuelles aggravées portant sur les mineurs comme sur les adultes sont désormais punis de la réclusion criminelle. La prescription du viol sur mineurs court désormais à partir de l’âge de la majorité et non plus à la date de la commission de l’acte, poursuit le communiqué qui annonce, par ailleurs, la création d’un tribunal spécial et d’une cour d’Appel spéciale chargés de la répression de la délinquance financière et économique.
Les deux juridictions spéciales sont également chargées de réprimer les grands trafics, les nouvelles formes de criminalités et des crimes de sang aggravés des prélèvements d’organes et autres mutilations de victimes ou tout autre acte de barbarie moyenâgeuse, souligne le communiqué.
La marche du 11 mai 2013 contre les crimes rituels à Libreville
Les nouvelles dispositions viennent combler un vide juridique préjudiciable aux victimes des crimes de sang et des abus sexuels dont les auteurs semblaient couverts par l’impunité. Elles interviennent après la grande marche contre les crimes de sang organisée à Libreville, en mai 2013 par les responsables de la société civile et les communautés religieuses.
Si la mesure semble véritablement dissuasive, il n’en demeure pas moins qu’aucun procès sérieux n’ait fait date dans le pays contre les auteurs de crimes rituels qui sont pour la plupart des grosses légumes du régime. Tout comme les criminels financiers qui prolifèrent sans qu’aucun emprisonnement ne soit décidé à leur encontre. Ces mesures sont perçues dans l’opinion beaucoup plus comme des dispositions de façade devant une impunité qui elle reste galopante dans le pays.
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