Vie chère au Gabon : Quand la filière meunière syro-libanaise dicte sa loi au gouvernement
Bientôt un mois que l’augmentation du prix du pain, consécutive à celle du sac de farine importé est effective au Gabon. En dépit du tollé que ce constat a occasionné sur les réseaux sociaux de la part des populations, le gouvernement reste muet pendant que les commerçants se livrent à une véritable surenchère.
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Il n’aura pas fallu longtemps pour que l’impact de la hausse du prix du sac de farine s’impose à toute une nation. Mieux, pour qu’elle impacte d’autres aliments produits à base de farine de blé. Dans une de nos parutions en date du 9 février dernier la rédaction d’Info241 alertait déjà sur le risque de voir le volume du gâteau perdre en grammage. Eh bien, c’est déjà chose effective dans plusieurs quartiers de Libreville.
Le laisser-faire du gouvernement
En plus d’avoir réussi à imposer la hausse du prix de la baguette qui passe de 110 FCFA à 125 FCFA depuis leurs boulangeries, il n’est plus rare de trouver seulement 4 voir 3 petits gâteaux farine, communément appelés « bédoum » à 100 FCFA (cf photo). Des gâteaux qui d’ailleurs, comparés aux années 90 et 2000, ont considérablement perdu en volume et en poids.
Le nouveau prix des gâteaux farine
Chez le boutiquier du quartier, le consommateur n’a plus le choix que d’acheter des petits pains vendus à 75 FCFA. Ce qui est une ruse habile pour faire passer insidieusement la nouvelle augmentation de 150 FCFA le long pain, ou de faire plusieurs mètres pour trouver des longs dans une boulangerie à 125 FCFA. Or, le prix à payer dans ce cas de figure est la marche à pied à défaut de payer un taxi à l’aller comme au retour.
Une complicité tacite
Passées quelques publications sur des pages Facebook officielles, notamment du ministère du Commerce il y a quelques semaines où celui-ci affirmait qu’il n’y aurait aucune augmentation du prix du pain au Gabon contrairement à la « rumeur », le gouvernement Ossouka Raponda reste étrangement impuissant à la situation. Au cours d’un « salon audio » qu’il a livré hier mardi sur sa page Facebook, l’acteur de la société civile et porte-parole du Copil citoyen, Geoffroy Foumboula Libeka a dénoncé ce qu’il croit être une complicité passive entre le gouvernement et la filière meunière essentiellement syro-libanaise qui tient quasiment l’exclusivité du marché local de la production du pain au Gabon.
Autrement dit : « Il est inconcevable qu’en dépit d’audiences accordées par le Premier ministre aux opérateurs du secteurs, nulle action de contrainte sur le terrain n’est observée. Ni des équipes du ministère du Commerce, ni autre département concerné par cette hausse ne mène de sensibilisation auprès des boutiquiers pour bloquer le prix à 125 FCFA", a regretté Geoffroy Foumboula Libeka.
"Allons-y donc simplement que si on fouille bien au fond, il n’est pas exclu de découvrir que ces mêmes gouvernants sont pour la plupart actionnaires dans les entreprises tenues par ces libanais qui savent très bien que chez eux, une petite hausse de seulement 5 FCFA aurait suffit pour que la rue s’embrase. Ils font chez nous ce qu’ils ne peuvent oser sur leurs terres », a dénoncé cette voix de la société très en vue ces derniers temps sur les questions d’intérêt général qui accablent les couches les plus vulnérables du Gabon.
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