Gabon : Une dette publique « abyssale » qui freine les ambitions du gouvernement Oligui Nguema

La dette publique du Gabon atteint un niveau alarmant que le président Brice Clotaire Oligui Nguema a qualifié d’« abyssal » dimanche lors de l’ouverture du seminaire gouvernemental sur les 100 jours de son magistère. Selon lui, l’équipe au pouvoir a hérité d’un passif qui pèse lourdement sur les efforts de redressement et sur la détermination à concrétiser le changement auquel les Gabonais ont massivement adhéré lors de l’élection du 12 avril. Le chef de l’État admet que la situation ne peut servir d’excuse à l’absence de résultats, mais souligne que la surmonter exige méthode, persévérance et adaptation stratégique.

Militaire de formation, Oligui Nguema compare ce défi à un parcours du combattant où il faut conjuguer force, techniques et stratégie. Comprendre les spécificités de la dette apparaît, selon lui, comme la clé pour reconquérir l’indépendance économique. L’exécutif mise ainsi sur la transformation locale des ressources, notamment dans le secteur minier, afin de redynamiser l’économie et d’engendrer des effets positifs dans divers autres domaines.
La côte d’alerte
Les chiffres illustrent l’ampleur du problème. Fin mars 2025, la dette publique s’élevait à 7 179,056 milliards de FCFA, selon les données de la Direction générale de la dette (DGD). Cette somme se répartit entre 4 180,741 milliards de FCFA de dette extérieure et 2 998,315 milliards de FCFA de dette intérieure. Pour le président, il est illusoire d’espérer un redressement durable sans changement profond de stratégie économique et financière.
Oligui Nguema au cours de ce séminaire gouvernemental clôturé hier
Une grande partie de cet endettement est imputable à l’ancien régime, qui avait multiplié les recours au marché financier international. Depuis la Transition, des efforts ont été consentis pour atténuer cette charge, notamment par le remboursement de 2 000 milliards de FCFA. Néanmoins, ces mesures restent insuffisantes face à la dynamique actuelle d’accroissement de la dette.
Un cap à tenir
Le gouvernement Oligui Nguema s’est engagé à limiter le fardeau budgétaire malgré un environnement économique contraint. La priorité est de renforcer les instruments et dispositifs de financement de l’économie, tout en favorisant une meilleure mobilisation des recettes internes. Cette orientation doit s’accompagner d’un contrôle rigoureux des dépenses publiques et d’une rationalisation des projets d’investissement.
Pour l’exécutif, la bataille contre la dette ne se résume pas à des ajustements comptables. Elle s’inscrit dans une vision plus large visant à asseoir la souveraineté économique du Gabon et à restaurer la confiance des partenaires financiers. La réussite de cette stratégie passera par la diversification de l’économie, la valorisation locale des richesses naturelles et une gestion rigoureuse des finances publiques.
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