Loi sur les catastrophes sanitaires au Gabon : Appel à agir saisit la Cour constitutionnelle
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A l’instar de certains députés de l’opposition, le collectif citoyen Appel à agir ne voit pas d’un bon œil le contenu de la loi sur les catastrophes sanitaires votée en urgence il y a une semaine par le Sénat et l’Assemblée. Pour contredire son application, le collectif a annoncé ce lundi, dans un communiqué parvenu à la rédaction d’Info241, avoir saisi la Cour constitutionnelle pour questionner sa constitutionnalité. Le mouvement citoyen voit en cette loi un aveu de l’incapacité d’Ali Bongo concédée par le gouvernement et « une tentative de coup d’État institutionnel contre le président de la République ».
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La loi sur les catastrophes sanitaires votée en urgence par le parlement le 11 mai dernier continue de faire bondir la société civile. Le collectif Appel à agir a ainsi décidé de porter la question de la constitutionnalité du texte gouvernemental devant la Cour constitutionnelle. Un nouveau combat pour le collectif qui s’était formé pour appeler à la vacance de pouvoir au Gabon après l’AVC subit par Ali Bongo en octobre 2018 en déplacement à Riyad en Arabie Saoudite.
Une vue des 10 membres du collectif Appel à agir
Selon le communiqué du collectif parvenu à la rédaction d’Info241, cette loi qui a remplacé le cadre législatif de l’Etat d’urgence au Gabon avec les mêmes restrictions, est un ensemble de « mesures liberticides ». « Cette loi a donc fait l’objet par nos soins d’une requête en inconstitutionnalité. Nous demandons à la Cour Constitutionnelle de se prononcer sur la conformité à la Constitution de cette Loi et précisément les dispositions de son article 4 », précise le communiqué du collectif.
« La Cour constitutionnelle est invitée à se prononcer sur la conformité d’une loi qui a érigé en principe un ensemble de mesures qui relèvent d’un régime exceptionnel comme elle même l’a relevé dans l’avis sollicité par le gouvernement », martèle le collectif. Avant de renchérir : « nous demandons à la Cour Constitutionnelle de confirmer que, conformément à son avis du 06 avril 2020 qui indiquait la voie de la déclaration de l’État d’urgence conformément à l’article 25 de la Constitution, seule la constitution peut créer un régime d’exception en République Gabonaise ».
Appel à agir qui ne démord pas sur l’incapacité d’Ali Bongo à diriger le pays conclut que « tout se passe comme si, conscients de l’incapacité de Monsieur Ali Bongo à assumer les charges de sa fonction, le Parlement et le Gouvernement s’étaient mis d’accord pour transférer ses pouvoirs à ce dernier ». Et de conclure, « En agissant ainsi, ces institutions se sont rendues coupables d’une tentative de coup d’État institutionnel contre le président de la République. Parce que c’est sa fonction, il revient à la Cour Constitutionnelle d’y faire échec en déclarant cette loi contraire à la Constitution ».
Voilà qui devrait remettre encore au goût du jour les ennuis de santé d’Ali Bongo et son incapacité présumée à pouvoir aux charges de la fonction présidentielle. La cour constitutionnelle dirigée de mains de fer par sa belle-mère, est désormais invitée sur cette question de constitutionnalité sur une loi votée à la hâte par les deux chambres du parlement gabonais. Affaire à suivre...
@info241.com
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