Sénégal : Le trachome officiellement éliminé comme problème de santé publique dans le pays


L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a officiellement validé ce mardi l’élimination du trachome en tant que problème de santé publique au Sénégal, faisant du pays le neuvième en Afrique et le 25e au monde à atteindre cet objectif. Présente depuis le début du XXe siècle, cette infection oculaire bactérienne évitable, principale cause de cécité évitable dans le monde, a longtemps pesé sur la santé oculaire des Sénégalais. « Je félicite le Sénégal d’avoir libéré sa population de cette maladie », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, saluant un « signe des progrès remarquables accomplis dans la lutte contre les maladies tropicales négligées à l’échelle mondiale ».
Le Sénégal avait rejoint l’Alliance mondiale de l’OMS pour l’élimination du trachome dès 1998, avant de mener sa première enquête nationale en 2000. Il a achevé la cartographie complète de la maladie en 2017 avec l’appui de Tropical Data. Grâce à l’intégration systématique de cette lutte dans le Programme national de promotion de la santé oculaire, les autorités ont pu déployer la stratégie CHANCE recommandée par l’OMS, combinant interventions chirurgicales pour le trichiasis, distribution massive d’antibiotiques (notamment l’azithromycine fournie par Pfizer), campagnes d’hygiène faciale et amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement. Ce dispositif a permis de répondre aux besoins de 2,8 millions de personnes dans 24 districts.
« Aujourd’hui, nous célébrons notre victoire contre le trachome, 21 ans après celle contre la dracunculose », a déclaré le ministre de la Santé, le Dr Ibrahima Sy, soulignant que « notre objectif primordial reste de libérer le Sénégal des maladies tropicales négligées ». L’OMS, par la voix de son représentant à Dakar, Dr Jean-Marie Vianny Yameogo, a salué le « dévouement inlassable » des agents de santé et s’est engagée à continuer de soutenir le pays afin d’éviter toute résurgence. Le trachome demeure endémique dans 32 pays, principalement en Afrique, où vivent 90 % des personnes exposées. Entre 2014 et avril 2024, le nombre de personnes nécessitant un traitement antibiotique dans la région africaine est passé de 189 à 93 millions, soit une baisse de 51 %.
