Mœurs

« Ngori » de Créol, une chanson qui participe à la dépravation des mœurs de la jeunesse gabonaise

« Ngori » de Créol, une chanson qui participe à la dépravation des mœurs de la jeunesse gabonaise
« Ngori » de Créol, une chanson qui participe à la dépravation des mœurs de la jeunesse gabonaise © 2024 D.R./Info241

La nouvelle chanson de la chanteuse Créol, intitulée « Ngori  » sortie le 11 octobre, suscite une vive polémique dans les cercles sociaux et culturels du Gabon. En adoptant un langage sans filtre, cette artiste, connue pour ses paroles provocantes, pousse les limites des normes culturelles en abordant ouvertement des thèmes tels que l’échange de faveurs sexuelles contre de l’argent. Cette chanson s’inscrit dans une lignée de morceaux controversés, tels que « Chambre 144 » ou « Bonobo », qui ont également suscité des débats houleux autour de la moralité et de la responsabilité sociale de l’artiste.

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Au cœur des critiques, on reproche à Créol d’encourager une vision matérialiste et décomplexée de la sexualité, souvent associée à des valeurs que beaucoup jugent inappropriées pour une jeunesse déjà confrontée à de multiples défis sociaux. En chantant des paroles explicites comme «  si tu veux avoir des rapports sexuels avec moi, ce n’est pas gratuit », Créol attire l’attention sur un phénomène croissant : la monétisation des relations interpersonnelles. Pour ses détracteurs, ce genre de message est en totale contradiction avec les valeurs éducatives que les parents cherchent à inculquer.

Des paroles qui divisent

Certains sociologues et leaders d’opinion expriment leur inquiétude quant à l’impact de ces contenus sur les jeunes, qui voient en Créol une figure influente et libérée. Cette musique, facilement accessible grâce à l’essor d’Internet et des réseaux sociaux, expose un public de plus en plus jeune à des images et à des idées qui mettent à mal les repères moraux traditionnels. Les cybercafés et la connexion à domicile permettent aujourd’hui aux adolescents de suivre l’actualité musicale sans filtre parental, renforçant ainsi leur exposition à des contenus explicites.

La vidéo de cette chanson controversée

La chanson « Ngori » ne se limite pas à une simple provocation ; elle met en lumière une tendance plus large dans le secteur musical où certains artistes adoptent un style de vie et des discours opposés aux normes sociales et religieuses, souvent sous couvert de liberté artistique. Dans les paroles, Créol revendique un droit à la liberté d’expression et à une forme de franchise sans entrave, une attitude qui divise les opinions : pour certains, il s’agit d’un élan de modernité, tandis que pour d’autres, c’est un encouragement à la dépravation.

Une nouvelle polémique

Cette polémique a d’ailleurs été amplifiée par certaines personnalités publiques, comme le chroniqueur Mr Mrs, qui critique le langage cru et le message qu’il considère dégradant pour l’image de la femme gabonaise. Selon lui, « Ngori » promeut une vision détournée de la réussite sociale où les relations sexuelles deviennent un moyen d’obtenir des gains financiers. Ces propos nourrissent l’inquiétude d’une partie de la société qui craint une influence négative sur les jeunes filles, potentiellement incitées à adopter des comportements similaires.

Une capture du vidéoclip

Le soutien massif de certains fans sur les réseaux sociaux montre néanmoins que Créol jouit d’une popularité croissante malgré (ou grâce à) ses choix artistiques. Dans ce camp, on considère que la chanteuse brise des tabous et permet d’aborder des sujets longtemps passés sous silence dans les discussions sociales. Les admirateurs de Créol y voient un acte d’affirmation féminine, où elle ne fait que dénoncer des inégalités et l’exploitation des femmes sous une forme artistique percutante.

Absence de conscience artistique

Pour ses critiques, cependant, le problème réside dans l’absence de conscience sociale chez l’artiste, qui pourrait user de son influence autrement, en valorisant des valeurs positives, comme le respect de soi ou l’effort pour réussir. Les valeurs culturelles gabonaises prônent l’intégrité, le travail acharné et la modestie, des principes que « Ngori » semble remettre en cause. Loin d’encourager les jeunes à s’impliquer activement dans des activités valorisantes, Créol, pour eux, ne fait que populariser une vision superficielle et matérialiste des relations humaines.

Finalement, l’impact de « Ngori » sur la société gabonaise soulève des questions cruciales sur la responsabilité des artistes vis-à-vis de leur public et des valeurs qu’ils véhiculent. En ébranlant les normes sociales, Créol oblige chacun à s’interroger : jusqu’où peut-on aller dans la liberté artistique sans nuire au tissu social ? Et comment protéger la jeunesse face à des modèles culturels qui semblent en rupture avec les principes fondateurs de la société ?

@info241.com
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