Port-Gentil : Les commerçantes crient leur colère après leur déguerpissement du marché de l’Ancien-Port

Depuis l’évacuation forcée du 22 octobre, les vendeuses expriment leur mécontentement face à un relogement qu’elles jugent inapproprié. «  14 ans de maltraitance, aujourd’hui la femme gabonaise va vendre où ? En plein air ? On veut un endroit approprié !  », s’indigne Anoushka Mihindou, l’une des commerçantes concernées. Elles regrettent de devoir quitter un site où elles avaient investi pour se retrouver dans des conditions précaires.

Une vue des lieux

Le marché de Siby, loin d’être prêt, est encore en chantier. Certaines commerçantes ont trouvé des étals improvisés délimités par des piquets de bois, mais beaucoup d’autres n’ont pas pu s’installer. « Apparemment, on ne trouve pas les noms des commerçantes de l’Ancien-Port dans les listes de la mairie  », déplore Annie Moussavou, évoquant des pratiques de favoritisme.

Les commerçantes, majoritairement des mères de famille vivant du commerce, s’inquiètent pour leur avenir. Sans toits, sans sanitaires, ni boxes, elles craignent de devoir investir leurs maigres économies pour aménager les lieux. « On perd parce qu’il nous faut encore puiser dans nos économies pour travailler dans ce marché inachevé », dénonce Loriane Oninga.

En dépit des promesses de la municipalité, le marché de Siby reste inachevé, ce qui pousse les commerçantes à envisager d’autres manifestations. Elles appellent à un dialogue direct avec le délégué spécial de Port-Gentil, le général Pierre Rizogo Rousselot, espérant obtenir des mesures d’accompagnement adéquates.