Port-Gentil : Des pistes égrenées pour sortir l’hôpital public régional de sa léthargie
Le directeur général du centre hospitalier régional de Bendjé, Dr Jonas Mboumba, a dressé son bilan d’activités un an après sa nomination. Le 7 mai, il a pu livrer à ses invités ses ambitions pour sortir cet hôpital des problèmes dans lesquels il est plongé.
Le directeur général du centre hospitalier régional de Bendjé, Dr Jonas Mboumba, a procédé à la présentation de son bilan d’activité un an après sa nomination. Le mardi 7 mai, dans la salle de réunions de ladite structure sanitaire, il a pu édifier le personnel, les forces de l’ordre, les auxiliaires de commandement, la presse et les invités politico-administratifs de la province sur l’état des lieux, les réalisations faites ainsi que sur les perspectives visant à faire de cet hôpital une référence nationale.
« Depuis que nous sommes arrivés, nous nous sommes bagarrés pour essayer de remettre simplement les normes au niveau des finances, du personnel et même au niveau technique », a-t-il déclaré. En effet, depuis sa nomination il y a 389 jours par conseil des ministres, plusieurs politiques ont été mises en place, visant à assainir le climat financier de l’hôpital et à favoriser notamment une paix sociale. Institué par les dispositions de l’arrêté n° 1496/MSASSF/MTEPSPG du 14 mars 2011 fixant les modalités de gestion des recettes propres des formations du service public de santé en République gabonaise, toutes les primes confondues ont été payées représentant 4 ans et 7 mois d’arriérés.
Aussi, tous les 10 de chaque mois c’est au minimum deux primes qui sont soldées. « Les primes sont payées. Aujourd’hui, au moment où on parle, tout ce qu’il y avait comme arriérés au niveau des primes, ça a été réglé. On peut dire qu’à 80 % l’argent rentre dans les caisses de l’hôpital, c’est ce qui nous a permis de retrouver une certaine santé financière », rassure-t-il.
Cependant, dans un passé récent cette structure sanitaire de la province de l’Ogooué-Maritime disposait uniquement de huit médecins spécialistes, trois pédiatres, deux gynécologues, un chirurgien viscéral, un réanimateur, un cardiologue et cinq médecins généralistes. À ce jour avec la dynamique d’attractivité, l’établissement a accueilli de nouveaux médecins spécialistes notamment ; un cardiologue, deux chirurgiens-viscéraux, trois gynécologues, deux chirurgiens orthopédistes, quatre pédiatres, un infectiologue, deux pharmaciens, un ORL, un radiologue, un réanimateur, un rhumatologue et dix médecins généralistes.
Pour une meilleure optimisation des soins médicaux à la population, l’hôpital est passé de treize sages-femmes à vingt-cinq, de quatre anesthésistes à cinq, deux psychologues à cinq. Aussi, il a pu permettre à quarante-quatre infirmières d’être en situation régulière sur plus de quatre-vingts sages-femmes. Comme autre avancée, l’hôpital est passé de 15 à 30 clichés par jour, de 20 échographies par semaine à 10 par jour grâce à la modernisation de son plateau technique passant du système analogique au système numérique.
« Avant, pour toute intervention d’urgence ou programmée, il fallait décaisser près de 300 000 francs CFA. Aujourd’hui, l’hôpital de Port-Gentil prend en charge toutes les interventions d’urgence, nous les prenons en charge à 100 % », confirme Dr Jonas Mboumba. Au laboratoire, l’équipe médicale est passée de 70 à 130 examens par jour, une fréquence en nette évolution qui s’explique par l’amélioration des conditions de travail.
« En radiologie, nous sommes passés de la radiologie analogique à la radiologie numérique. Au laboratoire, nous avons assisté à l’installation d’automates de dernière génération pour élargir notre panel d’examens », ajoute-t-il. Avec la ferme volonté de faire du CHRPOG une référence nationale et sous-régionale en matière de santé, cette structure sanitaire a pu finaliser les travaux de la banque de sang, l’installation des splits dans toutes les salles de l’hôpital, le raccordement des bâtiments de l’hôpital et des villas des médecins à la fibre optique, l’installation de deux lavoirs et d’un autoclave électrique au bloc opératoire et l’installation d’un incinérateur.
« Lorsque nous avons été nommés à la tête de cet établissement, nous avons d’abord fait un premier constat. C’était un hôpital parmi les plus sales du pays. Les médicaments se vendaient à la sauvette par le personnel, c’était une sorte de pharmacie à ciel ouvert », dit-il. Pour ce qui est des perspectives en matière de développement, plus précisément des consultations spécialisées, l’hôpital compte mettre en place un service de neurologie, pneumologie, ophtalmologie, stomatologie et faire installer un scanner de 16 barrettes grâce à un partenariat public-privé.
Dans sa vision, il ambitionne de construire un bâtiment dédié au service d’hospitalisation infectiologie, de néonatologie, d’acquérir un véhicule de liaison et un bus pour le transport du personnel tout comme la construction d’un lieu de prière pour les malades et leurs familles. L’hôpital compte renforcer les mesures anti-racket, accélérer l’épuration de sa dette auprès des fournisseurs pharmaceutiques et organiser une journée d’échange avec le corps judiciaire.
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