Mozambique : l’opposition dénonce 50 morts dans les manifestations post-présidentielle
Le leader de l’opposition mozambicaine Venâncio Mondlane a appelé ce mardi ses partisans à trois jours de deuil, à partir de mercredi, pour les 50 personnes qu’il affirme avoir été tuées par les forces de sécurité lors des manifestations contre les résultats des élections du 9 octobre. S’exprimant sur Facebook, Mondlane, dont le lieu de résidence est inconnu, a exhorté les citoyens à porter du noir pour honorer ces « martyrs d’une révolution pour le changement ». La police et le gouvernement n’ont pour l’instant pas confirmé de bilan officiel.
Mondlane, qui conteste la victoire du candidat du Frelimo, Daniel Chapo, avec 71 % des voix selon la commission électorale, exige un recomptage et annonce une nouvelle vague de manifestations. Cependant, il appelle ses partisans à éviter les rues, où ils risquent d’être pris pour cible par les forces de l’ordre. Plusieurs organisations de défense des droits humains, dont le Centre pour la démocratie et les droits de l’homme (CDD), signalent que 65 personnes auraient été tuées, et dénoncent l’usage de balles réelles et de gaz lacrymogènes par les autorités.
Alors que le président sortant Filipe Nyusi doit céder la place à Chapo en janvier, la tension autour de cette élection controversée est à son comble. Amnesty International et d’autres ONG exhortent la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) à réagir fermement face aux violations des droits humains. Mondlane a également lancé un appel à la SADC pour qu’elle « exige le respect de la volonté électorale et la fin de la répression policière » afin de garantir l’État de droit démocratique au Mozambique.