Démocratie

Le Mali en pleine tourmente : arrestations massives et répression politique

Le Mali en pleine tourmente : arrestations massives et répression politique
Le Mali en pleine tourmente : arrestations massives et répression politique © 2025 D.R./Info241

L’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a été placé en garde à vue le 12 août 2025, accusé de « faux usage de faux et atteinte aux biens publics ». Cette arrestation intervient après son limogeage en novembre 2024, suite à ses critiques contre le pouvoir militaire, qui avait promis un retour à l’ordre constitutionnel avant mars 2024. Depuis, le régime a intensifié sa répression, arrêtant des dizaines de militaires et d’opposants, révélant une crise politique profonde.

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  Une vague d’arrestations qui révèle les fractures du pouvoir

Ces derniers jours, le Mali a connu une série d’arrestations sans précédent. Selon des sources sécuritaires, au moins 20 militaires, dont des généraux respectés comme Abass Dembélé, ont été interpellés pour « tentative de déstabilisation ». Parmi les figures politiques, l’ancien Premier ministre Choguel Maïga et l’ex-chef du gouvernement Moussa Mara ont été ciblés, accusés de corruption ou de diffusion de « fausses informations » . Ce tournant s’inscrit dans un contexte de grogne croissante au sein de l’armée.

Le sociologue Oumar Maïga souligne que « les officiers ont du mal à maîtriser la situation. Il y a des grognements dans les rangs ». Les soldats dénoncent notamment le traitement privilégié réservé aux mercenaires russes au détriment des forces maliennes. Pourtant, le régime actuel est lui-même issu d’un coup d’État en 2020, suivi d’un second en 2021. Depuis, il a rompu avec ses engagements initiaux, prolongeant son mandat et dissolvant les partis politiques . Ces mesures ont alimenté une méfiance latente, tant au sein de l’institution militaire que dans la population.

  Un pouvoir en perte de légitimité face à la crise sécuritaire et politique

Le Mali traverse une crise multidimensionnelle. Depuis 2012, les attaques djihadistes se multiplient, avec des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique qui étendent leur influence . Malgré le soutien des mercenaires russes, l’armée peine à contenir la menace, tandis que les violences intercommunautaires et criminelles se généralisent . Face à cette situation, le régime a opté pour une répression durcie. En avril 2024, les activités politiques ont été suspendues, et les médias interdits de couvrir les oppositions.

Des figures comme Alassane Abba et El Bachir Thiam ont été arrêtées après avoir critiqué le pouvoir . Ces mesures, présentées comme nécessaires pour « stabiliser » le pays, ont étouffée certaines voix dissidentes. Le pouvoir est d’autant plus menacé qu’il n’a pas tenu ses promesses. La transition vers un gouvernement civil, initialement prévue pour mars 2024, a été reportée sine die. Le général Assimi Goïta détient un mandat de cinq ans renouvelable, sans élection en vue . Les prochaines semaines nous dirons si un retour à la démocratie est toujours envisagé par les autorités.

Alors que le Mali fait face à un contexte inédit depuis son accession au pouvoir, ses voisins sahéliens pourraient bien suivre le même chemin. La disparition progressive des contre-pouvoirs et l’échec des politiques sécuritaires posent une question : est-ce le moment venu du réveil difficile de la population et le début du soulèvement ?

@info241.com
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