Hôtels L’Étoile d’Or de Libreville : promesses en vitrine, précarisation des employés en coulisse ?

C’est un palace à la façade brillante, mais où l’arrière-boutique semble bien moins reluisante. À Libreville, l’hôtel L’Étoile d’Or La Sablière fait l’objet d’accusations graves de la part de ses anciens employés. Selon nos confrères du média LeRadar.ga relayant des témoignages, la gestion sociale de l’établissement tiendrait plus du bricolage que d’un management digne de ce nom. CDD renouvelés à la chaîne, absence d’assurance maladie, licenciements express, ambiance toxique… Voilà le cocktail amer que plusieurs dizaines d’ex-employés disent avoir goûté.

Ici, pas de contrat stable, encore moins de perspectives. « Une fois en congé, si la direction souhaite vous rappeler, elle le fait. Sinon, vous êtes simplement remplacé, sans explication », souffle un ancien salarié cité par LeRadar. Des témoignages glaçants, qui ne se limitent pas à La Sablière. Les établissements “frères” du groupe Étoile d’Or à London et Louis semblent, eux aussi, en proie à une gestion sociale aussi opaque qu’expéditive. Quant aux agents ayant passé dix ans à enchaîner les CDD, ils se comptent, semble-t-il, par poignées. L’intégration ? Une chimère. La loyauté ? Une faiblesse.
Opération communication à la direction
Acculée, la direction a tout de même tenté de soigner son image. Par la voix d’Éric Ondo, DRH au verbe lisse, un vaste “plan d’amélioration” a été présenté, comme un ravalement de façade sur un mur fissuré. Hausse des salaires (à condition d’être irréprochable), programme d’intégration (encore embryonnaire), paniers-repas (de 24 000 FCFA par mois), prêts à taux zéro (mais déduits sur salaire)… Un catalogue d’intentions censé calmer les esprits.
Une vue nocturne des lieux
Le hic, c’est que sur le terrain, les bénéficiaires de ces “avantages” semblent aussi rares qu’un jour de repos payé. « Nous avons déjà soutenu un collaborateur ayant tout perdu dans un incendie, et un autre dont la maison a été détruite par des travaux », avance le DRH. Une déclaration bien ficelée, mais dont la portée semble toute relative au regard de la colère sourde qui monte chez les employés.
Sanctions, pressions et brimades au menu
Et pour ceux qui osent hausser le ton, la sentence est immédiate : brimades, sanctions sur les primes, et harcèlement managérial à peine voilé. « La prime de 1 000 francs par jour m’a été retirée pendant trois mois, sans explication, juste parce que j’étais ciblé », confie un agent. Pire, certaines employées disent avoir été poussées vers la sortie par une responsable d’hébergement à la poigne de fer.
Le cadre chic de ces établissements
Quant aux fameux bons de caisse, ils seraient en réalité de simples avances à rembourser, déguisées en faveur sociale. À La Sablière comme à London, les témoignages se recoupent, tous évoquant un climat de méfiance, d’épuisement et de résignation. Une culture d’entreprise qui, malgré les discours officiels, semble s’être installée sur la durée.
Un chantier social qui patine
Alors que la direction jure qu’elle ne tolérera « jamais le harcèlement », une partie du personnel voit rouge. Les promesses pleuvent, les frustrations demeurent. Le dialogue social annoncé est perçu comme un cache-misère, sans effet palpable. « Le chantier est énorme mais pas impossible », martèle Éric Ondo. Encore faudrait-il que les fondations soient saines. L’Étoile d’Or peut bien briller dans ses communiqués, elle devra tôt ou tard s’expliquer sur ses zones d’ombre. Car à force de jouer avec la patience des salariés, c’est tout l’édifice qui vacille.
@info241.com
