Vœux 2023 : Pour Ali Bongo, les opposants gabonais sont des charlatans !
Ali Bongo a samedi soir dit tout haut tout le bien qu’il pensait de ses opposants à la fonction présidentielle qu’il occupe depuis la mort de son père. Les taxant même d’être des « populistes », il est allé jusqu’à les traiter de « charlatans » qui promettent un meilleur Gabon dont est visiblement le seul à voir la clé. Une diatribe en règle pour un président sortant clairement en course pour la présidentielle à venir dont il a déjà prédit sa victoire comme étant cash et sans contestation à l’inverse des deux précédentes.
Ali Bongo a lors de son discours des vœux à la population eu des mots très durs à l’endroit de ses opposants. Se prévalant d’avoir un bilan élogieux à la tête du pays depuis 2009, il s’est autoprésenté comme l’homme providentiel capable de faire le bonheur des gabonais. « En tentant d’accréditer l’idée qu’ils régleraient tous les problèmes en un coup de baguette magique, certains de nos concitoyens ont choisi la voie du populisme, le cancer de la démocratie », a-t-il lancé à ses opposants.
Des opposants ennemis de la démocratie
Si l’on en croit Ali Bongo, ses opposants penseraient tout régler en un claquement de doigt. Ceux-ci seraient ainsi de véritables « populistes », entendez les ennemies de la démocratie gabonaise. Mais la salve d’Ali Bongo contre ses opposants ne s’arrête pas là. « A la différence du responsable politique qui cherche à faire, le populiste, lui, cherche à plaire. Son arme : le travestissement de la réalité, le mensonge », a-t-il laissé entendre ce 31 décembre. Conclusion : les opposants gabonais sont des menteurs nés, certainement jaloux de ses « réussites » à la tête du pays.
« Face à cette menace (celle brandie par l’opposition, ndlr), qui ronge notre démocratie, et mine le débat public, je voudrais vous inviter à faire preuve de maturité et de responsabilité », a précisé Ali Bongo à l’endroit certainement de ceux qui ne votent pas pour lui. Les enjoignant même à « ne pas écouter ni les cassandres qui vous disent que rien ne marche, ni les charlatans qui vous disent qu’avec eux tout irait mieux ». En clair, les opposants à son régime sont soit des cassandres soit des charlatans.
Un président sortant déjà en campagne ?
« Dans une démocratie, il est important que face à une majorité, il y ait une opposition », regrette-t-il presque à demi mots. « Encore faut-il que cette opposition fasse preuve de lucidité et d’objectivité », a-t-il conseillé à ses opposants. Pour lui, ceux qui s’opposent politiquement à lui manquent de lucidité et d’objectivité. Car pour lui « Les graines que nous avons semées à partir de 2009 et jusqu’à récemment dans le cadre du P.A.T, n’ont pas fini de produire leurs effets ». Les concernés devraient donc l’applaudir ou rejoindre les rangs de son parti.
Cerise sur le gâteau, après les avoir traités de tous les noms d’oiseaux, Ali Bongo a dit finalement avoir entendu leur appel à une concertation en vue de la prochaine présidentielle. « J’ai entendu l’appel de mes compatriotes, notamment des acteurs politiques de la majorité et de l’opposition, demandant l’organisation d’une rencontre pour définir ensemble les bases de la préparation des scrutins au lendemain apaisé », a-t-il lâché. Cette « rencontre » devrait avoir lieu « dans les meilleurs délais ». Ce, en sa qualité de « garant de la stabilité de notre pays ».
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