Rigueur judiciaire

Un ado de 15 ans jeté sans pitié en prison pour outrage au président de la transition du Gabon

Un ado de 15 ans jeté sans pitié en prison pour outrage au président de la transition du Gabon
Le jeune homme rasé par les gendarmes lors de sa longue garde à vue © 2024 D.R./Info241

Apparemment, l’imploration du préfet d’Étimboué (Ogooué-Maritime) pour son petit-fils Sydney Moussavou Kouma, âgé de 15 ans, n’a pas trouvé grâce auprès des autorités judiciaires de Port-Gentil. Le jeune tiktokeur, qui s’était payé la tête 5 jours auparavant du général-président Oligui Nguema dans une courte vidéo de 10 secondes sur le réseau social, a été incarcéré sans ménagement à la prison de la ville vendredi dernier pour outrage au président de la République.

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Le jeune tiktokeur amateur Sydney Moussavou Kouma croupit depuis le 27 septembre à la prison centrale de Port-Gentil. Malgré son jeune âge et les excuses de son grand-père préfet aux autorités de la transition, la justice gabonaise a été inflexible à son égard, faisant de lui l’un des nouveaux pensionnaires du monde carcéral gabonais, déjà connu pour ses prisons surpeuplées.

Quand Tiktok mène à la prison sous la transition

L’incident à l’origine de cette rigueur judiciaire remonte au 21 septembre. Cet après-midi-là, poussé par une envie folle de faire le buzz sur la toile, le jeune homme s’était filmé en train de se torcher avec un tee-shirt blanc à l’effigie du président de la transition. Bien que son visage y soit peu visible, la gendarmerie parviendra avec célérité, quelques heures plus tard, à identifier et arrêter le tiktokeur en herbes, qui entendait, entre autres, dénoncer qu’Oligui Nguema était un "menteur".

Le jeune homme tentant en vain de s’excuser

« C’est à cause de TikTok ! Je voulais simplement avoir de la visibilité sur les réseaux sociaux. Rien ne m’a poussé à faire ça. Je suis navré, désolé de ce que j’ai fait. Je m’excuse auprès du président ! Je mesure les conséquences  », s’était excusé devant la presse mercredi dernier le jeune homme, rasé comme un vers lors de sa garde à vue par les gendarmes de la Direction générale des recherches (DGR), visiblement remontés contre cet adolescent irrespectueux sur la toile contre le général-président.

Une justice sans pitié contre les 10 secondes de gloire du jeune homme

Devant la gravité des faits, son grand-père Junior Boulikou, préfet du département d’Étimboué, avait même jugé bon de faire une déclaration vidéo pour implorer la clémence des autorités. « En ma double qualité de grand-père du mis en cause et de préfet d’Étimboué, je sollicite le pardon des autorités de la République. Nous nous engageons à tout faire pour que de telles choses ne se reproduisent plus », s’était-il excusé publiquement. Des excuses publics qui n’ont porté aucun fruit.

L’imploration rejetée du préfet et grand-père du jeune

La main d’un juge d’instruction du parquet de la République de Port-Gentil n’a pas tremblé, puisque cinq jours après sa vidéo, le jeune homme, sans casier judiciaire, a été incarcéré. La faute au Code pénal hérité de l’ancien régime, qui tendait à réprimer avec la plus grande sévérité les auteurs d’outrage à l’ancien président gabonais. Malgré l’ère de la restauration, la justice est restée fidèle à cette répression hors norme. Espérons seulement que cette incarcération décourage tous les Gabonais qui oseraient suivre les pas de ce jeune homme, qui "lit désormais l’heure" de la transition.

@info241.com
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