Similitudes entre le règne du CTRI et les Bongo : Un repenti du régime déchu se confesse et alerte
Dans une rare et poignante confession, Ali Akbar Onanga Y’Obegué, ancien ministre et zélateur du régime d’Ali Bongo, a publié ce mercredi une abondante tribune retentissante intitulée « Quand le CTRI reproduit les erreurs qu’il prétendait combattre : chronique d’une transition confisquée et d’un péril encore évitable ». Ce texte soulève le voile sur les affres et abus du régime Bongo qui a servi et defendu becs et ongle jusqu’à sa chute. Tout en critiquant les actions actuelles du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Un ancien baron du régime déchu qui fait ainsi la morale aux militaires du CTRI.
" Le régime auquel j’ai appartenu n’a pas seulement failli ; il a trahi le peuple gabonais ", admet désormais aujourd’hui dans sa tribune l’ancien ministre de la Fonction publique Onanga Y’Obegué, reconnaissant pour la première fois la gravité des actes antidémocratiques que lui et les siens ont perpétré sous Ali Bongo. Cette déclaration, qui résonne comme un mea culpa très déguisé, pointe les dérives autoritaires, la corruption systémique et la répression des voix dissidentes qui ont été les armes de la famille Bongo pour oppresser le peuple.
Une transition sous le feu des critiques
À travers sa tribune publique sur sa page Facebook, il ne se contente pas de condamner les pratiques passées, mais établit un parallèle troublant avec la gestion actuelle de la transition. « Ce que je vois aujourd’hui sous le CTRI me rappelle douloureusement ce que j’ai contribué à cautionner jadis : une concentration du pouvoir et un mépris flagrant pour l’inclusion démocratique » , écrit-il avec gravité.
Une affichage de campagne de l’ex zélateur d’Ali Bongo
La critique de la nouvelle Constitution, portée par le CTRI, fait écho aux reproches adressés à l’ancien régime dont il semble désormais vouloir s’affranchir. Selon lui, l’absence d’inclusivité dans son élaboration reflète une volonté de passage en force. « Nous avons autrefois imposé nos décisions sans consultation, et aujourd’hui, le Gabon revit ce même scénario. Le peuple est encore exclu » , regrette-t-il.
Les leçons d’un passé autoritaire
Un des points les plus sensibles abordés est la révision du code électoral et le contrôle des scrutins par le ministère de l’Intérieur, un mécanisme qu’il reconnaît avoir contribué à maintenir. « Nous avons manipulé les institutions pour servir nos intérêts. Revoir cette même pratique aujourd’hui est une erreur tragique » , affirme-t-il, appelant à une refonte totale du fichier électoral.
L’homme politique désormais en quête de renouveau
La nouvelle Constitution, avec ses restrictions d’âge pour la présidence, fait également l’objet de critiques acerbes. Onanga Y’Obegué qualifie ces mesures d’injustes et discriminatoires. « Empêcher les jeunes de moins de 35 ans et les seniors de plus de 70 ans de se présenter est une atteinte aux droits fondamentaux » , reconnaissant que de telles exclusions étaient un outil utilisé dans le passé pour limiter les candidatures gênantes.
Les dangers des candidatures militaires
Sur la question des militaires désormais éligibles, il met en garde contre les conséquences graves de cette décision. « Nous avons vu comment les régimes militaires en Afrique ont utilisé ces modifications pour légitimer leur pouvoir. J’en ai été témoin et complice. Cela ne doit pas se reproduire » , plaide-t-il, tirant des leçons des échecs du passé.
Les exemples des transitions ratées au Mali, au Burkina Faso et en Guinée servent de mise en garde. « Ces pays illustrent ce qui se produit lorsque les promesses de transition sont trahies. Le Gabon ne peut pas se permettre de suivre cette voie » , insiste-t-il, appelant à une vigilance accrue.
Un appel à la mobilisation citoyenne
Dans son plaidoyer, Onanga Y’Obegué exhorte la société civile et les citoyens à se mobiliser. « Nous avons trop souvent compté sur les institutions sans agir nous-mêmes. Cela doit changer » , écrit-il, citant Martin Luther King : « Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants, mais l’indifférence des bons ».
Reconnaissant ses propres erreurs, il appelle également les membres du CTRI à faire preuve d’humilité et à corriger le cap. « Nous avons encore une chance de faire les choses bien. Ne répétons pas les erreurs du passé, que j’ai moi-même contribué à commettre » , conclut-il, dans un appel vibrant à la réconciliation et à la réforme véritable.
Ce témoignage, quelque peu empreint de remords et de lucidité, marque une étape importante dans le débat sur l’avenir démocratique du Gabon, offrant une perspective unique sur les leçons à tirer des erreurs passées pour éviter un nouvel échec historique selon l’ancien ministre et ponte du régime qui fait tente avec d’autre repenti de l’ex parti au pouvoir de se refaire une viriginité dans l’opinion en mettant en avant les tares présumées des autorités de la transition.
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