Présidentielle au Gabon : 19 candidatures rejetées par la commission électorale, voici pourquoi

Alors qu’ils étaient officiellement 34 à avoir retiré leur dossier de candidature pour la présidentielle gabonaise du 12 avril, seuls 23 ont été déposés samedi auprès de la commission électorale. Des prétendants au fauteuil présidentiel gabonais qui ont été fixés ce dimanche après-midi sur leur sort : 19 recalés et 4 validés. La rédaction d’Info241 vous livre les raisons du rejet de ces 19 candidatures, qui font déjà beaucoup de bruit en attendant le recours éventuel devant la Cour constitutionnelle.

Un document interne de la Commission nationale d’organisation et le coordination des élections et du référendum (CNOCER) a fuité ce dimanche sur la toile, révélant les raisons du rejet de 19 des 23 candidatures déposées pour l’élection présidentielle gabonaise. Les motifs avancés varient entre l’absence de documents essentiels, des irrégularités administratives et des contraintes légales, réduisant ainsi considérablement le nombre de candidats éligibles.
La preuve de paiement de la caution
L’une des principales raisons d’élimination concerne l’absence de la quittance de paiement à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), attestant de l’acquittement de la caution fixée à 30 millions de FCFA. Pas moins de neuf candidats, parmi lesquels Jean Romain Fanguinoveny, Boris Ibela et Axel Stophène Ibinga Ibinga, n’ont pas pu fournir cette preuve de paiement, un critère pourtant incontournable pour valider une candidature. Cette condition financière s’est révélée un véritable obstacle pour plusieurs postulants.
Tableau des motifs de rejet
N° | Prénom et Nom | Motif du rejet |
---|---|---|
1 | Innocent Fabrice Benvone Be-Nze | Absence de déclaration de candidature, d’acte de mariage, d’acte de naissance des parents, du spécimen distinct du candidat, de la quittance de dépôt CDC, du certificat de résidence (article 43 de la Constitution, articles 77, 86, 88, 170 et 179 du Code électoral). |
2 | Alain Wilfrid Boucka | Absence de quittance de dépôt CDC (articles 86, 88 et 179 du Code électoral). |
3 | Alain Simplice Boungoueres | Absence de reconnaissance juridique du Mouvement des Citoyens Gabonais sous la bannière duquel le candidat envisage se présenter (articles 80, 81 et 82 du Code électoral). |
4 | Marlone Fabienne Essola Efountame | Absence d’acte de naissance non légalisé du candidat et de ses parents, d’acte de mariage, de certificat de résidence, quittance de dépôt CDC. |
5 | Jean Romain Fanguinoveny | Absence de quittance de dépôt CDC. |
6 | Chaning Zénaba Gnigna | Absence de quittance de dépôt CDC, absence d’acte de mariage, absence d’acte de naissance. |
7 | Boris Ibela | Absence de quittance de dépôt CDC. |
8 | Axel Stophène Ibinga Ibinga | Absence de quittance de dépôt CDC. |
9 | Pierre Claver Maganga Moussavou | Atteint par la limite d’âge, absence de quittance de dépôt CDC. |
10 | Aymard Moapa Djiaboueni | Absence d’acte de naissance, certificat médical, acte de mariage, certificat de résidence, quittance de dépôt CDC. |
11 | Bruno Ben Moubamba | Absence de déclaration manuscrite de candidature, d’acte de mariage, certificat médical, pièce d’identité, quittance de dépôt CDC. |
12 | Thierry Yvon Michel N’Goma | Absence de certificat de résidence, de carte d’identité valide. |
13 | Marion Nadia N’Gue Mintsa | Absence de déclaration de candidature manuscrite, acte de mariage, quittance CDC. |
14 | Gervais Nzovi Moulengui | Absence de quittance de dépôt CDC. |
15 | Nseme Obiang | Absence de quittance CDC, acte de naissance des parents, carte d’identité valide. |
16 | Michel Ongoundou Loundah | Opposition du parti REAGIR à sa candidature. |
17 | Emmanuel Oye Mendome | Absence d’acte de naissance de la mère, quittance de dépôt CDC. |
18 | Guy Steve Toure Retondah | Acte de naissance non légalisé, absence de quittance de dépôt CDC. |
19 | Jean Rémy Yama | Absence de jugement supplétif de naissance, absence de certificat de résidence. |
En plus de l’aspect financier, huit autres candidats ont été recalés pour dossiers incomplets, marqués par l’absence d’éléments clés comme l’acte de naissance, le certificat de résidence ou l’acte de mariage. Marlone Fabienne Essola Efountame, Aymard Moapa Djiaboueni et Marion Nadia N’Gue Mintsa figurent parmi ceux dont les candidatures n’ont pas pu être validées en raison de documents manquants ou non conformes.
Raisons diverses
Par ailleurs, quatre candidats ont vu leur dossier rejeté pour des irrégularités liées à l’état civil ou à la nationalité, notamment Emmanuel Oye Mendome, qui n’a pas pu prouver la nationalité gabonaise de sa mère. De même, Guy Steve Toure Retondah a été disqualifié en raison d’un acte de naissance non légalisé, une exigence pourtant bien précisée par les textes électoraux.
Si la majorité des candidats recalés l’ont été pour des manquements administratifs, Pierre Claver Maganga Moussavou a été exclu pour une toute autre raison : son âge, 72 ans, dépassait la limite autorisée par le Code électoral. Quant à Michel Ongoundou Loundah, il a été bloqué par un dissident de son parti, REAGIR, qui a exprimé une opposition formelle à sa candidature.
Recours possibles
Face à ces rejets massifs, seuls quatre candidats ont réussi à passer l’étape de validation de la CNOCER. Cette sélection drastique a immédiatement suscité des réactions sur les réseaux sociaux et au sein de l’opinion publique. Si certains estiment que ces règles garantissent une élection crédible et sérieuse, d’autres dénoncent des conditions trop strictes, qui pourraient favoriser certains profils au détriment d’autres.
En attendant, les recalés disposent d’un délai de trois jours pour faire appel de cette décision devant la Cour constitutionnelle. Si ces recours sont rejetés, leur exclusion deviendra définitive, réduisant encore davantage le nombre de prétendants à la présidence gabonaise. L’élection présidentielle du 12 avril s’annonce donc déjà sous haute tension, dans un climat où la sélection des candidats est plus stricte que jamais.
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