Gabon : l’Assemblée nationale de transition ferme ses portes après 25 mois et 85 textes adoptés
Vingt-cinq mois après leur installation, les membres de l’Assemblée nationale de la Transition ont officiellement clos leurs travaux hier, lors d’une cérémonie solennelle présidée par Jean-François Ndongou. Nommés à la suite du coup d’État du 30 août 2023 par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), les députés ont remis leurs mandats ce 13 novembre, mettant un terme à une phase essentielle de la refondation politique du pays.
Cette assemblée spéciale composée de 98 membres — civils, politiques et militaires — avait été mis en place le 6 octobre 2023, puis avait entamé ses travaux le 30 octobre de la même année. Sous la direction de Jean-François Ndongou, nommé président quant à lui le 11 septembre 2023, l’institution a accompagné les grandes réformes destinées à préparer l’avènement de la Ve République.
Un bilan législatif dense et structurant
Dans son discours de clôture, Jean-François Ndongou a salué le travail accompli par ses collègues. « Les députés de la Transition se sont employés dans la sérénité à examiner cent cinq textes dont quatre-vingt-cinq adoptés », a-t-il rappelé. Les chantiers législatifs ont été nombreux et décisifs : adoption de la nouvelle Constitution, réforme du Code électoral, loi sur les partis politiques, Code de la santé ou encore textes relatifs à la digitalisation et à la modernisation de l’administration.
Une vue de la cérémonie d’hier
Outre ces lois examinées et votées, plusieurs propositions issues de l’hémicycle ont été transmises au gouvernement pour promulgation. Ce bilan confirme la place centrale qu’a tenue l’Assemblée dans l’enracinement du nouveau cadre institutionnel et dans l’organisation des différents scrutins ayant abouti à l’élection des 145 députés de la première législature de la Ve République.
Une institution prolongée au-delà de la prestation de serment du 3 mai
Bien que la Transition devait prendre fin avec l’élection du nouveau président gabonais, l’Assemblée nationale de transition a poursuivi ses travaux plusieurs mois après la prestation de serment du président Brice Clotaire Oligui Nguema, le 3 mai à Angondjé. Cette prolongation a permis d’encadrer la fin du processus électoral, d’assurer la continuité législative et de garantir une transition apaisée vers les institutions élues. Hier encore, Jean-François Ndongou a exhorté le gouvernement à maintenir la dynamique enclenchée depuis 2023 : « Maintenir, sinon accélérer la cadence du développement car les besoins et les attentes des populations demeurent ».
Le gouvernement et autres officiels
L’Assemblée de la Transition aura également été le lieu d’une collaboration rare entre représentants de la société civile, responsables politiques et membres des Forces de défense et de sécurité. Les six députés militaires, aux côtés des autres composantes, ont contribué à une atmosphère de travail jugée constructive et responsable. Plusieurs d’entre eux ont salué une collaboration « qui s’est améliorée au fil du temps », facilitant l’examen des textes majeurs. Cette diversité, voulue par le CTRI, a permis selon les parlementaires d’élaborer des décisions plus inclusives et de répondre de manière plus équilibrée aux besoins exprimés par les populations pendant la période de transition.
Cap désormais vers la quatorzième législature
La fin officielle de l’Assemblée nationale de la Transition ouvre désormais la voie à l’installation des 145 députés élus lors des scrutins des 27 septembre et 11 octobre. Ces élus formeront la première législature de la Ve République, la quatorzième de l’histoire du Gabon. Ils auront la responsabilité d’assurer la continuité institutionnelle, de renforcer les réformes engagées et de répondre aux attentes citoyennes dans un contexte de renouveau politique.
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