Présidentielle 2025 : Eliminé pour raison d’âge, Maganga Moussavou se refuse à voter ce 12 avril !

Écarté de la course présidentielle en raison de la nouvelle limite d’âge fixée à 70 ans, l’ancien vice-président Pierre Claver Maganga Moussavou (72 ans) a rompu le silence jeudi soir dans une vidéo de trois minutes aussi solennelle qu’amère. Le patriarche du Parti social-démocrate (PSD), longtemps figure incontournable du paysage politique gabonais, a annoncé qu’il n’ira pas voter ce samedi 12 avril, dénonçant une « constitution volontairement discriminatoire » et une « infamie » politique.

Le ton est posé, presque résigné. Face caméra, l’ancien candidat malheureux à plusieurs scrutins présidentiels commence par un vœu pieux, celui de voir les Gabonais choisir « les meilleurs dirigeants pour la postérité de notre pays ». Mais très vite, le message prend une tournure plus amère, plus mordante.
Une démocratie à géométrie variable
" Les institutions de la République ayant ostracisé une partie du corps électoral ", déclare-t-il, « les tenants de cet acte d’épouvante ont inventé, voire renforcé, une abstention assumée ». Pour Maganga Moussavou, l’exclusion des candidats de plus de 70 ans ne relève pas d’un souci de renouvellement politique, mais d’un verrouillage cynique orchestré depuis les hautes sphères du pouvoir.
La vidéo du leader du PSD
Il poursuit : « Voter signifierait pour moi me dédire et cautionner une telle infamie ». Pour lui, l’abstention devient alors un acte politique en soi, une riposte symbolique à une démocratie qu’il juge fracturée.
Le silence du patriarche, la voix de l’épouse
L’abstention annoncée de Maganga Moussavou tranche radicalement avec l’engagement public de son épouse, Albertine Maganga, qui a quant à elle appelé à voter avant même le début de la campagne présidentielle pour le général-président Brice Clotaire Oligui Nguema, surnommé « le bâtisseur en chef ». Une prise de position qui ne manque pas d’alimenter les spéculations sur une fracture discrète mais réelle au sein du couple politique le plus célèbre du PSD.
Cette dissension familiale fait écho à une confusion plus large qui règne dans les rangs de certains partis historiques, malmenés par une transition politique rapide, parfois brutale, amorcée après la chute du régime Bongo.
Un retrait amer aux accents de testament politique
À 72 ans, ce message de Maganga Moussavou sonne comme un adieu amer, presque testamentaire. Il n’appelle pas au boycott, mais s’inscrit dans une posture de retrait, comme s’il avait définitivement tourné la page d’un jeu démocratique dont il ne reconnaît plus les règles. " Je vais m’abstenir, comme ceux nombreux qui vont manifester à l’occasion leur désamour de la politique ", conclut-il, amer, mais digne.
Dans un pays où l’abstention a souvent été perçue comme un aveu d’impuissance, l’ancien vice-président tente d’en faire une arme de contestation. Reste à savoir si ce cri du cœur, à défaut de résonner dans les urnes, trouvera un écho dans l’histoire politique gabonaise.
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