Présidentielle 2023 : Qu’a réellement fait Ali Bongo de ses 2 septennats à la tête du Gabon ?
Une victoire franche prédit pour la présidentielle de 2023. C’est l’engagement pris par Ali Bongo le 12 mars dernier à Libreville devant une foule de partisans venus célébrer le 54ème anniversaire de son parti, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis sa création en 1968). Au pouvoir depuis 2009, il avait à cette époque présenté un projet de société intitulé ‹‹ L’avenir en confiance››. Celui-ci déclinait les actions qu’il souhaitait mettre œuvre sur tous les plans, une fois à la tête de l’Etat. Cependant, qu’a-t-il réellement entrepris comme actions visant un développement croissant pour le Gabon ? Là est toute la question.
En effet, en 2009 quand il accède au pouvoir, il a affirmé sa volonté de concrétiser un très vaste projet de développement socio-éducatif pour le Gabon. Ainsi, il avait lancé le projet de construction des universités modernes des plus performantes dans les villes de Libreville, Port-Gentil et Mouila. Une action qui émane de son regretté père, qui deux ans avant son décès, avait procédé à la pose de la première pierre symbolisant le démarrage des travaux.
De belles promesses pour le Gabon non tenues
Fort de son engagement de voir les jeunes bacheliers gabonais apprendre dans des meilleures établissements supérieurs dotés des dernières avancées, près de 26 milliards de francs CFA ont été débloqués par la Banque africaine de développement (BAD) à cet effet, pour la matérialisation de ce projet. À ce jour aucune de ces trois universités n’a vu le jour et personne ne sait où est passé toute cette somme d’argent.
Ali Bongo expliquant en 2009 son projet présidentiel
La même année toujours, lors de l’élection présidentielle, il avait décidé de construire par an, 5000 logements pour les gabonais. « Nous devons nous engager à faire un minimum de 5000 logements par an. Et ça aussi c’est possible », avait déclaré tout confiant Ali Bongo devant Représentation nationale. Un projet qui n’a jamais vu le jour en 13 années de présidence. Ces bicoques croupissent dans les herbes pour la plupart d’entre elles. À ses bouillis pour chats, il avait annoncé le lègue de sa part d’héritage de la fortune colossale amassée par son père en 42 ans de règne. Ce leg devait être à la jeunesse gabonaise. Mensonge va !
Un don à la jeunesse vieux de 13 ans !
« J’ai décidé que ma part d’héritage sera partagée avec la jeunesse gabonaise », avait-il affirmé au cours du discours à la nation de 2015. Un héritage constitué de deux chics hôtels en France, plus précisément au 8e arrondissement de Paris (rue Edmond Valentin) et au 4e (rue Baume). Des biens immobiliers qui ont tous été la propriété de son défunt père Omar Bongo Ondimba. Cependant, ils furent tous cités dans la terrible affaire des biens mal acquis. Dans cette stratégie de communication, la résidence implantée au Camp de Gaulle, était également dans cette ambition de biens à léguer à la jeunesse. Celle-ci devrait selon lui servir à la création d’une école consacrée à la musique contemporaine.
Ali Bongo lors d’un énième discours à la nation post AVC
Ceci étant, cette volonté de vouloir remettre à la disposition de la jeunesse gabonaise ses biens, n’a jamais été réalisée par le locataire du palais Rénovation. Elle a plutôt servi à une énorme campagne de menterie et appartient au long flots de promesses tonitruantes d’Ali Bongo qui n’ont jamais été que des mots et des phrases distillées à la presse pour séduire l’opinion. « Pour ma part, je pense simplement que ce n’était que du baratin. Parce que toutes ces promesses n’ont jamais été réalisées. Il a voulu se faire aimer des gabonais et donc il fallait faire une grande communication. C’est bien joué », souligne le citoyen Esteban Bignoumba Mboumbinanga.
L’avenir pas très en confiance
À ce lot de mort-né mis à l’actif d’Ali Bongo, vient s’ajouter le nouvel aéroport de Libreville situé à Andèm. Celui-ci n’a jamais été construit puisqu’aucun objet volant n’a jamais décollé ou atterri de ce lieu devenu fantôme. Dans ses projets futuristes pour le Gabon, Ali Bongo s’était donné pour objectif de doter le Gabon d’une compagnie nationale aérienne après bien évidemment la mort par arrêt cardiaque d’Air Gabon communément appelé le perroquet vert. C’est l’engagement qu’il avait pris en 2015 lors du New-York Forum Africa dont Libreville fut la ville hôte. Cette société nationale devait survoler les villes de Libreville-Port-Gentil à 20.000 FCFA et la capitale gabonaise à celle de la France à moins de 200 0000 FCFA. Un autre promesse en l’air de l’actuel chef de l’exécutif gabonais.
Ali Bongo lors de la campagne présidentielle de 2009
« De ce que je retiens, c’est que la politique c’est l’art de tromper. Donc comprenez pourquoi ça n’a pas fonctionné », opine Benoît Valentin Mbendo pour décrire l’ensemble des annonces non tenues d’Ali Bongo en 2 septennats. A l’arrêt depuis plusieurs années malgré les assurances de reprise des travaux, le gouvernement entend remettre sur les rails le méga-projet de la Marina de Libreville, rebaptisé la Baie des Rois. Voici autant d’engagements qu’Ali Bongo et cie n’ont pas respecté. À moins de 2 ans de an de la présidentielle de 2023, Ali Bongo veut changer de cap avec son nouveau projet électoraliste baptisé « Plan d’accélération de la transformation » (PAT).
Victoire pris pour 2023 !
Un plan qui en chasse plusieurs autres auparavant comme le très célèbre Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) qui ambitionnait de faire du Gabon un dragon d’Afrique. Là aussi, les mots ont changé et les résultats toujours autant absents. La faute aux détournements et aux castings fait par Ali Bongo à des personnalités troubles qui auraient détourné des sommes colossales de ces grands projets sous sa supervision. Malgré ses échecs repetés, place à 2023 avec le PAT censé sortir de terre quelques réalisations qui serviront à la campagne électorale d’un Ali Bongo bien connu pour ses annonces à l’emporte-pièce.
Attendons voir...
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