Militaires et magistrats candidats aux élections au Gabon : l’indignation de Maganga Moussavou
L’adoption du nouveau Code électoral ce lundi par les parlementaires de la Transition continue de faire des vagues. L’ancien vice-président de la République, Pierre Clav er Maganga Moussavou, a exprimé sa colère contre une disposition controversée qui autorise désormais les militaires et magistrats à candidater aux élections politiques. Une première dans l’histoire politique du Gabon, introduite alors même que les militaires, au pouvoir depuis le coup d’État du 30 août 2023, dominent la Transition.
Sur ses réseaux sociaux hier, l’ancien vice-président et leader du Parti social démocrate (PSD) n’a pas mâché ses mots. « Si les militaires, qui ont pour mission de préserver l’intégrité territoriale et les biens des Gabonais, se mettent à faire de la politique, tout ira à vau-l’eau. Il n’y aura plus de démocratie, ni de justice », a-t-il affirmé, critiquant ce qu’il considère comme une entorse grave à l’État de droit.
L’ancien vice-président vivement opposé à cette disposition controversée
Pour celui qui s’était déjà opposé au projet de referendum constitutionnel qui le disqualifie de la course à la présidentiel en raison de son âge, il a la même colère contre les magistrats. Pour lui, eux aussi ne devraient pas se mêler de politique. Leur rôle étant de symboliser la justice et l’équilibre démocratique. « Ces professions sont rémunérées pour servir la République, pas pour briguer des mandats électifs », a-t-il rappelé avec fermeté.
Le contexte de cette modification législative renforce les inquiétudes de l’ancien vice-président. La Transition, pilotée par les militaires depuis la chute d’Ali Bongo, est perçue par certains comme un risque de dérive autoritaire. Maganga Moussavou a ainsi exhorté les Gabonais à se mobiliser pour défendre l’État de droit et s’opposer à ces dérives. « L’armée doit rester dans les casernes, et la justice doit être le pilier d’une démocratie équilibrée », a-t-il conclu.
Ce nouveau Code électoral, qui compte 383 articles, est présenté par ses promoteurs comme un outil de transparence et d’équité pour les prochaines élections, notamment la présidentielle prévue en août 2025. Toutefois, les critiques montent face à ce qui est perçu comme une tentative de légitimation politique de certains acteurs de la transition.
L’adoption de cette réforme dans un contexte où les militaires détiennent les rênes du pouvoir continue de diviser l’opinion publique gabonaise, alimentant des inquiétudes sur l’avenir démocratique du pays. Ce cri d’alarme pourrait raviver le débat sur le rôle des institutions et la conduite de la Transition, à l’approche de la présidentielle prévue en août prochain.
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