Les Maganga Moussavou : une famille gabonaise à la pensée politique versatile !
Existerait-il une success-story à la Maganga Moussavou ? Malgré n’avoir aucunement reçu la moindre onction du peuple lors de la seconde présidentielle que disputait le père, Pierre-Claver, la famille profite tout de même des réjouissances du pouvoir. Retour sur le parcours d’une famille qui manie à la perfection l’art politique de faire le plein d’honneurs et jouissance politique que le suffrage direct des populations leur a toujours refusé.
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Les douces joies de la compromission d’avec Ali Bongo
Le bilan post-électoral des Maganga Moussavou est plus qu’élogieux malgré la cinglante gifle électorale infligée par le peuple gabonais : le fils aîné Biendi a été nommé par Ali Bongo au gouvernement gabonais dit d’ouverture, la mère Albertine a été faite présidente de l’unique groupe parlementaire apparenté "opposition" à l’Assemblée nationale, le père a été vice-président des assises politique d’Angondjé et chef de file des « opposants » qui se sont rapprochés d’ Ali Bongo pour l’aider à déminer la crise post-électorale.
L’entente a toujours été cordiale entre les Maganga et Ali Bongo, ici à Mouila
Pierre-Claver Maganga Moussavou peut être fier de lui. Il a toujours su ravaler sa chemise en politique pour celle du parti au pouvoir. La règle insécable s’est de nouveau vérifiée lors de la présidentielle d’août 2016 où le parti familial qu’il dirige avec sa femme Albertine, après avoir échoué brillamment dans les urnes, s’est rabiboché avec le parti qu’il combattait encore lors de cette présidentielle. Un revirement qui fait les bonnes affaires des Maganga Moussavou.
Une versatilité politique aux nombreux avantages
Bilan de cette opération de versatilité politique est sans appel : la mère et le fils Maganga Moussavou ont pu malgré les quelques 1173 voix recueillis (6e avec 0,34% des suffrages) par le chef de file de cette famille, lors de la dernière présidentielle, goûter avec l’aval d’Ali Bongo aux grandes joies du pouvoir et de la compromission avec celui-ci, esseulé par l’action de son rival Jean Ping.
Père, mère et fils ont pris part au récent dialogue politique d’Ali Bongo
Tout et son contraire ! Pierre-Claver qui n’en est pas à son premier virevoltage avec le parti au pouvoir, a eu une meilleure main avec Ali Bongo qu’il n’en a eu avec Omar Bongo. Pierre Claver a longtemps été opposé à Omar Bongo mais n’a jamais refusé le moindre portefeuille ministériel que celui-ci lui tendait.
Pierre Claver Maganga Moussavou peut donc s’enorgueillir d’avoir su tirer son épingle de ce jeu politique jonché de compromissions et de coopération avec le régime au pouvoir qu’on diabolise d’abord avant de flétrir de qualités une fois nommé à des postes juteux. Ce parti familial qui pour justifier sa manœuvre se déclare d’une opposition dite « responsable », tient à chaque fois le bon bout d’un égoïsme politique qui ne peut plus surprendre le moindre gabonais.
Une recette politique toute gagnante !
La recette que semble avoir trouvé les Maganga Moussavou porte de biens drôles de fruits. Ceux de l’opportunisme et de l’incohérence politiques. Cette famille « politique » sait négocier son propre avenir financier : postes juteux et places confortables au sein d’une administration qu’ils ont pourtant décriée et traitée de tous les noms d’oiseaux.
Car comme on le dit dans la rue, l’argent n’aime pas le bruit. C’est à l’observation de ce dicton que les Maganga Moussavou ont trouvé la lie de leur compromission publique. Eux qui rappelons-le, ont toujours appelés au départ de la famille Bongo qui dirige de père en fils le Gabon depuis déjà 50 ans.
L’alternance politique chantée et réclamée peut bien encore attendre !
Une fois de plus, le peuple du Parti social-démocrate (PSD) est de nouveau floué. Lui qui sait que Pierre-Claver ne sera jamais président du Gabon, eu égard aux scores peu reluisants qu’il recueille à chaque élection présidentielle à laquelle il prend part. La mayonnaise de son projet présidentiel basé sur la provincialisation, a du mal à séduire le plus grand nombre et susciter l’approbation du peuple.
Alors pourquoi ne pas s’accommoder de cette réalité politique implacable et faire vœux pieux de leur projet d’alternance politique au Gabon ? Que doit donc le PSD et les Maganga Moussavou au peuple gabonais qui les préfèrent à d’autres leaders de l’opposition ? La réponse a depuis fait la success story familiale : il faut se rapprocher du celui qui a déjà le pouvoir pour tenter aussi d’en jouir sans y avoir droit.
C’est là la clé de voûte des reculades à répétition des Maganga Moussavou. Eux qui ont toujours fait les frais de l’ingratitude du peuple, eux qui ont le meilleur projet pour le Gabon mais qui la minute suivante s’amourache de celui du parti régnant pour tenter eux aussi de survivre jusqu’à la prochaine saison sèche.
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