Le RdB d’Oligui Nguema reporte finalement sa mue en formation politique à une date ultérieure

Le Rassemblement des Bâtisseurs (RdB), plateforme politique ayant porté la candidature du général-président Brice Clotaire Oligui Nguema à la présidentielle gabonaise du 12 avril, a annoncé ce mercredi le report de son assemblée générale nationale initialement prévue le samedi 19 avril. Selon un communiqué signé de son coordonnateur général Anges Kevin Nzigou, cette décision vise à « privilégier une large consultation des coordinations provinciales » afin d’aboutir à une meilleure organisation et inclusion des composantes du mouvement.

Le communiqué officiel précise qu’une nouvelle date sera annoncée à l’issue de ce processus consultatif. Une manière de calmer les esprits, alors que la tenue de cette assemblée était censée marquer la transformation du RdB d’une plateforme électorale en véritable parti politique présidentiel. Une échéance politiquement importante, donc, mais désormais renvoyée aux calendes.
Des tensions internes et accusations en coulisses
Mais derrière cette décision officielle, plusieurs observateurs évoquent des tensions internes au sein de la coordination. Le coordonnateur général, dont l’identité reste centrale dans la structuration du RdB, est en effet la cible de critiques de plus en plus insistantes, y compris au sein de la base militante. Certains lui reprochent une gestion solitaire du processus de transformation du mouvement.
Le communiqué officiel
Plus grave encore, des accusations de détournement de fonds de la campagne présidentielle circulent en sourdine dans les réseaux sociaux et certains cercles politiques proches du régime. Si aucune preuve n’a pour l’heure été rendue publique, ce climat de suspicions alimente le malaise grandissant autour d’un mouvement pourtant censé incarner le renouveau.
Un report révélateur d’un flou stratégique
Ce report inattendu vient ainsi fragiliser le RdB à un moment crucial de son existence. Les partisans attendaient une clarification de son rôle et de son avenir, notamment sur sa transformation en parti officiel du président Oligui Nguema. Mais ce recul soudain renforce le sentiment d’un manque de vision stratégique et d’un leadership contesté à sa tête.
Pour de nombreux analystes, ce contretemps pourrait être l’occasion pour le chef de l’État d’intervenir directement afin de remettre de l’ordre au sein de la structure, voire d’imposer une nouvelle direction. Car à peine sortie d’une présidentielle décisive, la plateforme présidentielle donne déjà des signes de fissures préoccupantes. Et dans un pays en quête de refondation, cela pourrait coûter cher politiquement.
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