Le pouvoir gabonais s’offre une nouvelle Constitution en seulement 6 jours chrono !
Telle une lettre à la poste, les deux chambres parlementaires gabonaises contrôlées par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968) ont adopté hier en congrès, mot pour mot, le projet de loi portant modification de la Constitution. Un texte adopté en conseil des ministres du 18 décembre approuvé par les parlementaires en seulement 6 jours malgré que le projet ait porté sur la révision de 26 articles. Une preuve de la mainmise du régime sur le pouvoir législatif.
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C’est fait ! Le Gabon a depuis hier une nouvelle Constitution. Les deux chambres parlementaires ont adopté au pas de course le texte présenté le 23 décembre devant les parlementaires. L’étape finale de cette procédure d’urgence a été constituée par le vote des parlementaires mardi, réunis en congrès. Sans surprise, le texte pourtant controversé n’a par ailleurs subi la moindre modification des parlementaires, preuve de leur adhésion au projet présidentiel d’Ali Bongo.
Ainsi, sur les 229 parlementaires du Sénat et de l’Assemblée nationale présents hier dans l’hémicycle provisoire de l’Assemblée nationale situé à la vallée Sainte-Marie de Libreville, 204 se sont prononcés pour contre seulement 25 contre. Malgré les voix dissonantes de l’opposition peu représentée dans ces deux chambres, la modification constitutionnelle d’Ali Bongo a ainsi été adoptée. Un triomphe pour la majorité présidentielle et pour le gouvernement présidé par Rose Christiane Ossouka Raponda.
La Première ministre Rose Ossouka n’a eu aucune difficulté à faire passer le texte
Cette nouvelle constitution consacre entre autres, l’immunité du chef de l’Etat à la cessation de ses fonctions, la création d’un collège de 3 personnalités en cas de vacance de pouvoir ou d’empêchement définitif placé sous la coupe de la Cour constitutionnelle, la réduction des sessions parlementaires en une seule, l’élargissement des pouvoirs du président de la République qui pourra désormais nommer une partie des sénateurs,... Des grands chamboulements que le pouvoir exécutif s’est accordé avec celui parlementaire.
Nul doute que fort de cet énième succès parlementaire, Ali Bongo promulgue aujourd’hui ledit texte avec sa publication express au journal officiel. Publication qui marquera l’entrée en vigueur de cette nouvelle Constitution remaniée au gré du gouvernement et des tenants du pouvoir gabonais sans passer par la voie référendaire.
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