Le candidat Ali Bongo prêche sa bonne parole au carrefour Saint Michel à Nkembo
Alors que plusieurs candidats à la présidentielle observaient hier une pause dans leur campagne électorale en raison de la fête du 17 août, le président sortant Ali Bongo a préféré lui battre campagne dans le second arrondissement de Libreville. Ali Bongo était ainsi au carrefour Saint Michel de Nkembo, non loin du lieu où la veille, l’opposition est apparue unie contre lui.
Avec moins de monde que ses challengers de l’opposition la veille, Ali Bongo a appelé ces concitoyens à faire le bon choix le 27 août prochain. Celui qui a dirigé le Gabon ces 7 dernières années, prône désormais "la rupture" des pratiques enkystées dans le pays par les 42 années de pouvoir de son père. Pratiques qu’il a pourtant continuer à faire prospérer.
Ali Bongo tentant de convaincre les populations
Pour lui, le choix de ’’l’Egalité des chances’’, du nom de son énième projet de société, sans projection économique, jonché de discours d’intentions, permettra aux filles et fils du Gabon de pouvoir faire des études, de pouvoir être formés et de pouvoir avoir accès à un emploi. Reconnaissant ainsi donc que tout ce qui donc n’a pas été fait ces 7 dernières années, lors de son septennat finissant. Or, durant son septennat, Ali Bongo n’a construit aucune école, le chômage a explosé avec un niveau de chômage élevé chez les jeunes de 16 à 25 ans où ce taux atteint 42%.
Avant d’accuser, comme partout où il est passé, l’opposition de tous les maux qui minent le pays : « Ils sont tous en colère à cause de ce programme de l’Egalité des chances car ils refusent de penser aux autres, de penser à vous mes chers compatriotes. A l’époque, c’était tout pour eux et rien pour les autres. Ils veulent revenir en arrière et c’est pour cela qu’ils me combattent ! ». L’opinion s’interroge de
quelle égalité de chances Ali Bongo prône-t-il, lui qui a construit une oligarchie d’apparatchiks, proche du palais du Bord de mer, une caste des privilégiés qui se sont sauvagement enrichis sur le dos des deniers publics. Dont les exemples les plus emblématiques sont la dilapidation des 14 milliards programmés par la loi budgétaire pour la construction d’écoles. Mais aussi, les détournement des fonds dont les proches du palais disent être effectués par le chef cabinet de la présidence, fidèle d’Ali Bongo, Liban Soleyman,qui étaient programmés à la construction de ses 5.000 logements par an qui n’ont jamais vu le jour.
Ali Bongo qui a érigé en règle d’or l’inconstitutionnalité en se mettant en porte en faux de l’article 14 de la constitution gabonaise. s’appropriant toutes les missions régaliennes des ministères publics de l’Etat en les remplaçant par des agences nationales qui avaient pour seuls maîtres Ali Bongo et son gourou Maixent Accrombessi afin de piller les caisses de l’Etat en attribuant des marchés publics de gré à gré à des entreprises dont il est actionnaire majoritaire. Comme ce fût le cas d’Afrijet. Ou à des entreprises dont les dirigeants ne sont que ses conseillers personnels et amis, à l’exemple de Roberto Tomasini Grinover, patron de Vamed Engineering, qui a obtenu la quasi-totalité des marchés publics d’infrastructure sanitaires.
La fusion des candidatures des principaux candidats de l’opposition intervenue mardi, lui est plus qu’insupportable à en croire ses différents propos tenus. Ali Bongo a ainsi fustigé l’attitude de son opposition qu’il accuse de vouloir se partager les postes que son parti, se délecte sans partage depuis près d’un demi-siècle. Pour le candidat sortant, les opposants d’aujourd’hui qui écumaient encore il y a encore quelque mois le parti au pouvoir, sont désormais des dangers pour le Gabon.
C’est pourtant grâce hommes et femmes que l’actuel président qui se félicitait de leur probité, a pu jouir de leur soutien pour sa politique. Depuis qu’ils se sont retournés contre lui, ceux-ci sont désormais en quête selon lui, d’intérêts personnels. Un discours plutôt démagogue, s’il n’est marqué du sceau d’une sincérité subjective d’un président dont le bilan est tout sauf élogieux.
Avant d’implorer à nouveau ses concitoyens : « C’est votre temps mes chers compatriotes. C’est pour vous que nous faisons tout ça ! C’est pour vous que nous voulons atteindre l’émergence. Tout ceci est possible si nous nous mettons ensemble. Je suis pour le rassemblement et l’unité. En étant divisé, nous ne pouvons rien faire. Faites attention à ceux qui veulent nous diviser ».
La présidentielle du 27 août est plus que jamais à haut risque pour le candidat sortant qui est ébranlé depuis le 16 août par l’unification de ses principaux challengers pour s’assurer de sa défaite lors du scrutin présidentiel qui se jouera à un tour.
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