La Cour constitutionnelle reporte les législatives gabonaises pour au plus tard le 29 juillet 2017
Alors que les législatives devant renouveler le mandat des députés gabonais devaient avoir lieu au plus tard le 29 décembre, la Cour constitutionnelle gabonaise sur demande du gouvernement, a décidé hier du report pour cause de force majeure des législatives. Elles devront désormais avoir lieu au plus tard le 29 juillet de l’année prochaine.
C’est inédit. La Cour constitutionnelle vient de décider de prolonger le mandat de législature quasi-monocolore actuelle de six mois (dominée à plus de 99% par les seuls députés du parti au pouvoir). C’est le sens de la décision qu’elle a rendu hier suite à une saisine du gouvernement d’Issoze Ngondet qui en demandait le report pour cause de force majeure.
Parmi les raisons invoquées pour ce report figurent en bonne place les difficultés financières que traversent le pays et la prise en charge de dépenses imprévues suite aux violences post-électorales. Autant dire que la haute cour a une nouvelle fois, obéit aux injonctions du gouvernement d’Ali Bongo après sa réélection controversée qui a profondément divisé le pays et coûté la vie à plusieurs citoyens.
« Les difficultés financières ainsi que la prise en charge dans l’urgence, des dépenses imprévues consécutives aux violences enregistrées à l’issue de l’élection du président de la République du 27 août 2016 constituent un cas de force majeure autorisant l’organisation de l’élection des députés à l’Assemblée nationale au plus tard le 29 juillet 2017 », indique la Cour constitutionnelle.
Cette décision est d’autant diversement appréciée dans l’opinion. Certains y voient l’aveu de la défaite cuisante qui semblait poindre pour le parti au pouvoir, quant d’autres poussent un ouf de soulagement tant la question des législatives avait aussi profondément divisée l’opposition soutenant Jean Ping, l’opposant qui revendique toujours sa victoire volée selon lui par Ali Bongo et son régime.
En octobre 2011, l’opposition gabonaise avait tenté de faire reporter les législatives du 17 décembre de la même année auprès de la Cour constitutionnelle sans succès. Il semble que cette fois, la Cour constitutionnelle ait entendu l’appel du régime pour ce report, le temps de mettre sur pied le dialogue national voulu par Ali Bongo pour apaiser les tensions politiques consécutives à sa réélection toujours controversée.
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