Ike Ngouoni s’en tire à bon compte avec 8 ans de prison pour avoir dérobé « l’argent » d’Ali Bongo
Alors qu’il encourrait jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle, l’ancien porte-parole de la présidence gabonaise Ike Ngouoni a été fixé ce mardi sur son sort. Il a été reconnu coupable de détournements de fonds publics et de blanchiment de capitaux. Il a ainsi écopé de 8 ans de prison assortis d’une amende de 50 millions et à rembourser 5 milliards à l’Agence judiciaire de l’Etat (AJE). Son ajointe Sandy Ntsame Obame, a obtenu 5 ans de prison avec sursis et 10 millions d’amende.
La cour criminelle spécialisée de Libreville a rendu hier son verdict dans l’affaire opposant Ike Ngouoni Aila Oyouomi (45 ans) et Sandy Ntsame Obame (38 ans) à l’Etat. Après moins de 48h de procès, la justice gabonaise a condamné les deux prévenus pour détournements de fonds publics et blanchiment de capitaux et complicité. Avant d’abandonner les chefs d’accusation de concussion.
Ike Ngouoni, principal accusé, s’en tire plutôt à bon compte de ce jugement bien que les fonds ne provenaient pas « officiellement » des caisses de l’Etat mais de l’une des nombreuses caisses noires du président gabonais Ali Bongo. Au terme du procès, le ministère public avait finalement requis 15 ans de prison pour l’ancien collaborateur d’Ali Bongo accusé d’avoir détourné pas moins de 7,2 milliards à son patron durant deux ans.
La cour a finalement peu suivi le ministère public dans ses réquisitions puisqu’Ike Ngouoni n’a écopé que de 8 ans de prison ferme. Il devra tout de même payer 5 milliards à AJE en guise de dommages et intérêts. Son ajointe Sandy Ntsame Obame en liberté provisoire depuis mars 2021, écope elle de seulement 5 ans de prison tous avec sursis. Une peine plutôt très clémente là aussi.
Ce procès aura tout de même fait la démonstration des nombreux dysfonctionnements qui gangrènent le palais présidentiel gabonais. Ali Bongo détiendrait ainsi des comptes privés alimentés par l’argent public, sans aucun contrôle. Le tout ouverts à des noms d’entreprises fictives. Un capharnaüm financier où seuls arrivent à s’y retrouver le président gabonais en totale complicité avec le Trésor public qui ne rechigne pas à y verser des fonds publics et à poursuivre ceux qui détournent ensuite ces fonds fantômes.
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