Face à la Nation : Ali Bongo nie l’existence de prisonniers politiques au Gabon !
« Il n’y a pas de prisonniers politiques au Gabon », c’est en ces termes qu’Ali Bongo a répondu à une question qui lui a été posée lors de l’émission « Face à la Nation », diffusée jeudi soir. Une affirmation qui ne manquera pas de faire bondir les organisations de la société civile et les familles des personnes incarcérées depuis la crise post-électorale de 2016. Le Gabon dénombre une vingtaine de prisonniers politiques selon les données d’ONG. Des citoyens arrêtés pour leurs opinions politiques avant et après la présidentielle d’août 2016 et les mois de contestation qui ont émaillé le scrutin présidentiel.
Ainsi donc, selon Ali Bongo, le Gabon n’a pas de personnes emprisonnées dans des geôles d’Etat pour leurs opinions politiques. Une affirmation loin de la réalité objectivement observable et les nombreux appels pour la libération de près d’une vingtaine de gabonais croupissant encore en prison et ce, sans le moindre jugement voilà déjà deux ans, au mépris de la durée légale de 18 mois reconnue au juge pour le recours à la détention préventive.
Une vue du plateau de l’émission « Face à la Nation »
Pour Ali Bongo, les compatriotes emprisonnées y sont pour des actes de violence. Et d’ajouter : « Si vous n’êtes pas content, vous avez deux manières de pouvoir manifester : pacifiquement et avec la violence. Pourquoi ne pas manifester pacifiquement ? », reconnait-il ensuite pour qualifier le choix opéré par les prisonniers politiques actuels de la crise post-électorale.
Des contradictions qui s’étiolent devant les nombreux permis de visite délivrés par la justice gabonaise aux familles de ces « prisonniers ». Des permis où l’on peut lire quelqu’un des motifs de leur incarcération tels que « outrage au président de la république », « crime contre la paix »... Des poursuites judiciaires tout bonnement d’ordre politique, confie à la rédaction d’Info241 plusieurs sources indépendantes.
L’extrait de l’émission sur les prisonniers politiques
Rappelons que parmi ces prisonniers emprisonnés sans jugement à la prison centrale de Libreville, toujours en détention préventive, figurent par ordre d’arrestation : Landry Amiang Washington (incarcéré depuis le 18 août 2016) Bertrand Zibi Abeghe (incarcéré depuis le 13 septembre 2016), Hervé Mombo Kinga (incarcéré depuis le 31 août 2017), Pascale Oyougou (incarcéré depuis le 12 septembre 2017) et Frédéric Massavala Maboumba (incarcéré le 12 septembre 2017).
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